L’Union fédérale des étudiants

Juste avant la première Guerre mondiale existent à l’université des groupes d’étudiants socialistes, révolutionnaires ou collectivistes qui ont été à la fin du XIX° siècle. Dispersés ou  affaiblis durant le conflit mondial, ils se sont reconstitués la paix revenue. Quand se pose le problème au sein du mouvement socialiste de l’adhésion à l’Internationale communiste, ce sont les étudiants collectivistes  qui lors de leur congrès national qui se tient le 12 juillet 1920 à Paris, font les premiers le pas en décidant à l’unanimité l’adhésion à la III° Internationale. Parmi les militants les plus actifs de cette époque, citons Ernest Labrousse, Vidal Gayman, Simone Théry, Roger Bornoz, Georges Cogniot.

Cette structure d’étudiants communistes va être éphémère. En effet, selon le principe adopté à Moscou qui stipule qu’il ne peut y avoir deux organisations de jeunesses communistes dans un même pays, l’Internationale Communiste des Jeunes – qui a absorbé l’Internationale des Etudiants Communistes – décide la fusion dans une même organisation nationale de jeunesses communistes de tous les mouvements communistes de jeunes et d’étudiants au sein d’un même pays. L’un des responsables des étudiants communistes français à cette époque, Bardé, de Bordeaux, théorise ainsi cette décision « les étudiants communistes marxistes l’ont bien compris, pour être avec le prolétariat il faut aller à lui, vivre avec lui. Il est impossible d’organiser des actions de masse à l’université, seules des individualités peuvent y être recrutées. Les étudiants communistes mettent leurs forces au service de la classe ouvrière dont ils ne sont qu’une branche spécialisée ». Continue reading ‘L’Union fédérale des étudiants’

lecture: François Audigier et Nora de Giacomo, Les organisations politiques de jeunes et d’étudiants de 1900 à nos jours, bibliographie

Les organisations politiques de jeunes et d’étudiants de 1900 à nos jours biblographie établie par François Audigier et Nora de Giacomo, présentation par Gilles Le Beguec et Gaetano Quagliarello. 120 p. IHTP – Université Paris X Nanterre. Diffusion Publidix Université Paris X.

Double recensement bibliographique réalisé dans le cadre de l’équipe de recherche franco-italienne sur les «groupements d’étudiants et la formation de la classe politique dans l’Europe de l’    après-guerre», il s’agit de deux synthèses bibliographiques portant sur la France et l’Italie. Si les points de départ sont différents (le début du siècle pour la France, l’avènement du fascisme pour l’Italie), «dans les deux cas la perspective retenue a été celle de la longue durée» précisent Gilles Le Beguec et Gaetano Quagliarello. La comparaison entre les deux bibliographie révèle les différences Continue reading ‘lecture: François Audigier et Nora de Giacomo, Les organisations politiques de jeunes et d’étudiants de 1900 à nos jours, bibliographie’

lecture : Agnès Lecompte, Le statut de l’étudiant

LECOMTE Agnès Le statut de l’étudiant  DEA de droit Social (Nantes) Alain Supiot Dir. 62 p + annexes 34 p. Trente cinq ans après la publication du Régime de sécurité sociale des étudiants d’A. Gau (LGDJ 1960) et 20 ans après la parution du numéro spécial de la revue Droit social sur les étudiants, enfin à nouveau une juriste se penche sur les étudiants. Qu’est-ce qu’un étudiant au regard du droit ? Agnès Lecomte fait le constat de «l’absence de définition juridique globale de l’étudiant», en faisant un large tour d’horizon des diverses définitions qu’en donne le droit fiscal, le régime de sécurité sociale. Continue reading ‘lecture : Agnès Lecompte, Le statut de l’étudiant’

lecture : Christan Le Bart, Pierre Merle, La citoyenneté étudiante, intégration, participation, mobilisation

LE BART Christian – MERLE Pierre La citoyenneté étudiante, intégration, participation, mobilisation 280 p, PUF 1997. Ce livre est le résultat d’un travail d’enquête  par questionnaires et d’entretiens mené entre mars et décembre 1994 auprès d’un public d’étudiants de 1° et second cycle de Rennes, dans trois filières : IEP, droit et AES. Les auteurs s’interdisent ainsi en  toute honnêteté une «considération générale sur les étudiants» admettant qu’il puisse exister des spécificités régionales. Le choix de mener cette étude à partir de la variable «filière d’études […] les étudiants se définissent par rapport à leurs filières» se démarque du travail d’Olivier Galland qui «privilégie les variables «université et UFR». Le choix de ces filières n’est pas arbitraire. Continue reading ‘lecture : Christan Le Bart, Pierre Merle, La citoyenneté étudiante, intégration, participation, mobilisation’

lecture : Natacha Grente, Le syndicalisme étudiant, perspective nationale et locale

GRENTE Natacha Le syndicalisme étudiant, perspective nationale et locale  Maîtrise FLE – 104 p dont annexes – Pau 1996 – M. Laharie Dir. Ce mémoire comporte deux parties : un historique du syndicalisme étudiant et les résultats d’une enquête. C’est cette deuxième partie qui nous intéressera le plus, car l’auteur n’a eu accès qu’à peu de sources pour rédiger la partie historique (L’Histoire de l’UNEF de notre ami Alain Monchablon, Les Cahiers du Germe spécial «charte de Grenoble», Le syndicalisme étudiant de Borella et La Fournière  et quelques articles de la presse locale). Soulignons donc la difficulté de ce genre d’exercice pour des étudiants provinciaux qui n’ont pas facilement accès aux ressources nationales, et l’obstacle majeur que représente l’absence de ressources locales accessibles (et donc l’utilité des publications du GERME…) Continue reading ‘lecture : Natacha Grente, Le syndicalisme étudiant, perspective nationale et locale’

lecture : Pierre-Marie Ganozzi, Le mouvement étudiant en mai 68 à Montpellier, à travers les militants de l’époque

Pierre-Marie GANOZZI, Le mouvement étudiant en mai 68 à Montpellier, à travers les militants de l’époque. Maîtrise d’histoire sous la direction de Geneviève Gavignaud-Fontaine, Université Paul Valéry, 1997, 164 p. Les travaux portant un éclairage local sur le Mai étudiant sont encore trop rares. Avec ce mémoire, P.-M. Ganozzi propose de « contribuer à combler (ce) vide historique » en proposant une étude du cas montpelliérain. Visant à mettre « l’événement » 68 en perspective historique, ce travail se structure autour des questions des causes et « signes avant-coureurs », du déroulement du mai étudiant et des suites de l’expérience soixante-huitarde.

Sur la genèse du mai étudiant à Montpellier, P.-M. Ganozzi recense rapidement les causes évoquées dans la plupart des travaux sérieux, qui ont su écarter les thèses discutables du « complot » ou du spontanéisme révolutionnaire : la crise de l’institution universitaire, la politisation du milieu étudiant, le développement de conflits universitaires.

Sur l’aspect institutionnel, l’ampleur de la hausse des effectifs est située dans son contexte local (+ 33% de 1960 à 1966) ; de même pour l’accès difficile des classes défavorisées à l’université (plus agricoles qu’ouvrières dans la région de Montpellier). Continue reading ‘lecture : Pierre-Marie Ganozzi, Le mouvement étudiant en mai 68 à Montpellier, à travers les militants de l’époque’

lecture: Isabelle Vazeilles, Engagement étudiant : à propos de quelques réflexions sur le mouvement étudiant de novembre/décembre 1995,

VAZEILLES Isabelle, Engagement étudiant : à propos de quelques réflexions sur le mouvement étudiant de novembre_décembre 1995, mémoire de DEA, sous la direction de Catherine Paradeise, Université de Paris 1/ENS Cachan, 1996. S’inspirant  de la mobilisation étudiante de 1995  qui  se déroule alors qu’elle se trouve en DEA, Isabelle Vazeilles prend le parti d’étudier « l’engagement étudiant «. Elle  mène une étude  basée sur quatre centres universitaires, deux parisiens, Jussieu et Nanterre, deux en province, Montpellier 2 et 3. Forte de 38 entretiens effectués avec des étudiants de première année et de DEA et 602 questionnaires recueillis, l’étude ouvre des perspectives de recherche sur l’engagement étudiant. Isabelle Vazeilles montre, à l’instar de Gérard Mauger, à propos du CIP, et de François d’Arcy, pour la mobilisation de 1986, que « La probabilité de mobilisation au mouvement était d’autant plus faible que l’origine sociale, l’établissement fréquenté, la filière suivie, la probabilité de trouver un emploi correspondant au titre étaient élevés «. Continue reading ‘lecture: Isabelle Vazeilles, Engagement étudiant : à propos de quelques réflexions sur le mouvement étudiant de novembre/décembre 1995,’

lecture: Jean-Philippe Legois, La Sorbonne avant mai 68, chronique de la crise universitaire des années 60

Jean-Philippe LEGOIS, La Sorbonne avant mai 68. Chronique de la crise universitaire des années 60 à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Paris, Mémoire de Maîtrise sous la direction du professeur Antoine Prost, Paris I Panthéon-Sorbonne-C.R.H.M.S.S., septembre 1993, 319 p. Mieux qu’une simple chronique, comme le titre le laisserait entendre, Jean-Philippe Legois nous offre avec son mémoire de maîtrise une étude précise et rigoureuse des causes du mouvement de mai 68 dans un des symboles de la contestation étudiante: la Sorbonne. L’intérêt de sa démarche est contenue dans sa volonté à resituer ce mouvement dans sa longue durée. Continue reading ‘lecture: Jean-Philippe Legois, La Sorbonne avant mai 68, chronique de la crise universitaire des années 60’

lecture : Raphaël Desanti, Le syndicalisme étudiant à la faculté des lettres de l’Université de Nantes (une approche ethno-sociologique du syndicalisme de gauche)

Raphaël DESANTI Le syndicalisme étudiant à la faculté des lettres de l’Université de Nantes (une approche ethno-sociologique du syndicalisme de gauche) Maîtrise sociologie – J.P. Molinari Dir. Université de Nantes 1995/1996. 157 pages + annexes. Dans son mémoire,  primé par l’Observatoire de la vie étudiante, Raphaël Desanti s’attache en réalité à l’étude du syndicalisme étudiant de gauche à  la faculté de  lettres de Nantes. L’objet est bien délimité : géographiquement (la faculté de lettres de Nantes) et politiquement, puisqu’il s’agit de deux UNEF qui se réclament héritières de la période «algérienne» et postérieure de la «grande UNEF». Loin de s’attacher simplement -comme  le font les journalistes lors des grandes mobilisations- à un «syndicalisme de surface» dont les dimensions se résument bien souvent aux couleurs  politiques», l’auteur entend porter son attention aux contours d’un arrière-plan «les particularités locales du syndicalisme actuel (sous ses aspects morphologiques et pratiques), les espaces-temps de son activité dans la durée de l’année universitaire, les trajectoires sociales des étudiants syndicalistes» en portant son interrogation sur «l’origine et le sens de l’engagement militant au syndicalisme de gauche». Continue reading ‘lecture : Raphaël Desanti, Le syndicalisme étudiant à la faculté des lettres de l’Université de Nantes (une approche ethno-sociologique du syndicalisme de gauche)’

lecture : Gilles Maigron, Résistance et collaboration dans l’Université de Paris

MAIGRON Gilles. Résistance et collaboration dans l’Université de Paris sous l’occupation, 1940-1944. Mémoire de maîtrise sous la direction de Michelle Perrot. Paris VII 1992/1993, 229 pages. Présentation par l’auteur. Voir critique dans le dossier des Cahiers du Germe  N° 25, 2005. Continue reading ‘lecture : Gilles Maigron, Résistance et collaboration dans l’Université de Paris’