lecture : Natacha Grente, Le syndicalisme étudiant, perspective nationale et locale

GRENTE Natacha Le syndicalisme étudiant, perspective nationale et locale  Maîtrise FLE – 104 p dont annexes – Pau 1996 – M. Laharie Dir. Ce mémoire comporte deux parties : un historique du syndicalisme étudiant et les résultats d’une enquête. C’est cette deuxième partie qui nous intéressera le plus, car l’auteur n’a eu accès qu’à peu de sources pour rédiger la partie historique (L’Histoire de l’UNEF de notre ami Alain Monchablon, Les Cahiers du Germe spécial «charte de Grenoble», Le syndicalisme étudiant de Borella et La Fournière  et quelques articles de la presse locale). Soulignons donc la difficulté de ce genre d’exercice pour des étudiants provinciaux qui n’ont pas facilement accès aux ressources nationales, et l’obstacle majeur que représente l’absence de ressources locales accessibles (et donc l’utilité des publications du GERME…)

Natacha GRENTE a procédé à quatre entretiens d’étudiants membres de quatre organisations existantes à Pau : ASPIC, CNT, UNEF ID , UNI car elles ont «un véritable caractère syndical, même si toutes ces organisations ne sont pas des étudiants au sens strict du terme», ayant choisi de ne «pas mentionner les «corpos (qui ) n’ont pas ce caractère syndical (leur action) se limite en effet à ne rendre que des «services» payants aux étudiants». Le critère de ce choix est sans doute discutable, et renvoie à la question générale du «syndicalisme étudiant». D’autant que dans l’enquête par questionnaire avec un «panel» de 100 étudiants, l’auteur note «que les étudiants ne connaissent du syndicalisme étudiant que ce qu’ils ont sous les yeux» : 93% connaissent l’UNEF ID, 38% les corpos diverses («la corpo en sciences est surtout connue en sciences (11/38), la fédé surtout connue en droit (12/38). Cependant, ce qui est plutôt surprenant, c’est que la majorité des réponses proviennent de Lettres (15/38) alors que justement il n’y a pas de corpos». C’est ce paradoxe qu’on aimerait voir approfondi.

Des entretiens, il ressort que ces quatre responsables étudiants ont un engagement qui ne date pas de leur entrée à l’université, mais de leurs années de lycée.

Pour en revenir aux résultats du questionnaire, nous avons 13% de syndiqués. 66% des étudiants intérrogés estiment que «le syndicalisme étudiant est un milieu trop politisé», mais 52% (donc parfois les mêmes) pensent «qu’un syndicat d’étudiants est un lieu d’échanges, d’idées et de débats», 21 % d’entraide. A la question «que peut attendre un étudiant d’un syndicat», 48% répondent une aide concrète en cas de litige avec l’administration, 45% une information sur les rouages de l’Université, et 28% de l’information sur des thèmes extérieurs au domaine universitaire.

Ce type de travail d’enquête, d’entretiens, peut être développé, et recoupé avec d’autres données : nombre d’adhérents, fonctionnement des structures, résultats aux élections, activités, «biographies» (origines sociales, filières d’études….).

Robi Morder

Les Cahiers du Germe trimestriel n° 5 – novembre 1997

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