L’Union fédérale des étudiants

Juste avant la première Guerre mondiale existent à l’université des groupes d’étudiants socialistes, révolutionnaires ou collectivistes qui ont été à la fin du XIX° siècle. Dispersés ou  affaiblis durant le conflit mondial, ils se sont reconstitués la paix revenue. Quand se pose le problème au sein du mouvement socialiste de l’adhésion à l’Internationale communiste, ce sont les étudiants collectivistes  qui lors de leur congrès national qui se tient le 12 juillet 1920 à Paris, font les premiers le pas en décidant à l’unanimité l’adhésion à la III° Internationale. Parmi les militants les plus actifs de cette époque, citons Ernest Labrousse, Vidal Gayman, Simone Théry, Roger Bornoz, Georges Cogniot.

Cette structure d’étudiants communistes va être éphémère. En effet, selon le principe adopté à Moscou qui stipule qu’il ne peut y avoir deux organisations de jeunesses communistes dans un même pays, l’Internationale Communiste des Jeunes – qui a absorbé l’Internationale des Etudiants Communistes – décide la fusion dans une même organisation nationale de jeunesses communistes de tous les mouvements communistes de jeunes et d’étudiants au sein d’un même pays. L’un des responsables des étudiants communistes français à cette époque, Bardé, de Bordeaux, théorise ainsi cette décision « les étudiants communistes marxistes l’ont bien compris, pour être avec le prolétariat il faut aller à lui, vivre avec lui. Il est impossible d’organiser des actions de masse à l’université, seules des individualités peuvent y être recrutées. Les étudiants communistes mettent leurs forces au service de la classe ouvrière dont ils ne sont qu’une branche spécialisée ».

Ainsi fin 1920/1921, il n’y a plus de structure spécifique d’étudiants « d’extrême gauche » (les étudiants communistes se définissent ainsi) si l’on excepte le petit groupe « Clarté universitaire », animé par Georges Cogniot et Calmanovitch, qui est dans l’orbite de la revue Clarté de Barbusse et Vaillant-Couturier dans les années 1921-1923. Notons aussi la faiblesse des premières tentatives de reconstitution des étudiants socialistes. Quant à l’UNEF, ses caractéristiques et ses éventuelles options politiques – quand localement elle en affiche – la situent le plus souvent hors du champ des organisations de la gauche étudiante.

La naissance de l’U.F.E.

En fait, si l’on excepte une petite organisation de la mouvance radicale, la LAURS, qui va naître à peu près en même temps que l’UFE, c’est dans le champ du mouvement syndical qui s’affirme révolutionnaire que va naître en 1925-1926 une organisation étudiante de gauche qui va se réclamer à la fois du syndicalisme et des options révolutionnaires. Ainsi, le 14 juillet 1926 à Paris, salle des sociétés savantes, un certain nombre d’étudiants, d’élèves de Grandes écoles et d’élèves-maîtres des écoles normales primaires parmi lesquels Michel Mouliat de Paris, Helgouarch’ de Rennes, Darme, Dumas, Prost, ou Abel (élève-maître) fondent l’Union fédérale des étudiants, laquelle entreprend à la rentrée universitaire 1926/1927 l’édition d’un mensuel : Les étudiants nouveaux, organe de l’UFE, « organisation pré-syndicale ». Pour donner l’idée de l’ambition première de la création de l’UFE, citons le comité de parrainnage, qui comprend notamment Victor Basch, Jacques Adamard, Albert Mathiez, Ludovic Zoretti, Henri Barbusse, Georges Duhamel, Victor Marguerite et Pierre Hamp, qui ne sont pas que des intellectuels communistes.

En réalité, l’UFE naît le deuxième jour du deuxième congrès d’une organisation étudiante préexistante,  l’Union Générale des Elèves Techniciens de l’Industrie, du Commerce et de l’agriculture, l’UGETICA, Née en 1925, celle-ci est alors étroitement liée à l’USTICA (Union syndicale des techniciens de l’industrie, du commerce et de l’agriculture) organisation qui est dans la mouvance de la CGTU, dont d’ailleurs des représentants assistent à la fondation de l’UFE[1]. Ainsi, à son deuxième congrès en 1926,  l’USTICA  s’élargit et se fond au sein de l’UFE, organisation plus large qui va s’adresser à d’autres branches d’étudiants (l’UGETICA subsistant comme une des quatre sections de la nouvelle Union fédérale des étudiants).

Durant sa première année d’existence, et lors de son premier congrès qui s’ouvre à Paris le 5 juin 1927, l’UFE va préciser ses orientations et son organisation. Ainsi, se déclarant « attachée à la défense des intérêts immédiats et futurs, collectifs et individuels, matériels et moraux des étudiants », elle se propose, en tant « qu’organisation pré-syndicale, de faire l’éducation syndicale des étudiants, afin de les aiguiller vers le syndicalisme des intellectuels, par la collaboration avec les syndicats professionnels de travailleurs intellectuels qui peuvent exister déjà, et avec les syndicats professionnels de travailleurs manuels ». Elle se prononce « pour un programme de revendications contre la cherté des études, contre les bas salaires et traitements des travailleurs intellectuels, pour le remplacement des prêts d’honneur par des bourses, pour la gratuité de l’enseignement, pour le placement des travailleurs intellectuels ». Elle entreprend « la défense des étudiants pauvres dont la situation devient chaque jour plus précaire. L’UFE propose la création d’une caisse autonome de bourses d’études qui serait alimentée par une taxe sur le chiffre d’affaires de ceux qui emploient des travailleurs intellectuels ». Enfin, l’UFE s’intéresse aussi à l’importante question de la réforme de l’enseignement. La dimension syndicale -ou « pré-syndicale » comme le définissent alors ses auteurs – de ce programme est évidente, et contraste avec le positionnement, ou l’absence de positionnement, de l’UNEF sur ces questions.

l’organisation de l’U.F.E.

Sur le plan organisation, l’UFE est structurée en quatre « unions générales » qui naissent à ce congrès de 1926 : l’Union générale des étudiants en médecine, pharmacie et chirurgie dentaire (l’UGEMPCD) – qui sera dirigée jusqu’au début des années 30 par Danielle Casanova, l’Union générale des étudiants pour l’enseignement (l’UGEPE) – qui publie le Jeune travailleur de l’enseignement et qui comprend en son sein beaucoup d’élèves-maîtres. (Selon le témoignage d’un de ses membres, Victor Laffitte, qui deviendra l’un des dirigeants de l’UFE, « c’est la plus importante, notamment d’un point de vue politique, étant d’un recrutement populaire »[2]). Il y a évidemment l’UGETICA, qui deviendra ensuite l’Union générale des étudiants techniques (UGET), dirigée en 1930 par Michel Moullia, et qui regroupe les étudiants élèves techniques, « c’est une véritable pépinière de militants »[3]. Enfin, l’Union générale des étudiants en droit (l’UGED), qui sera une section difficile.

Les Unions générales qui essaiment -ou essaient de le faire- dans chaque ville universitaire, tiennent des congrès séparés au début des congrès annuels de l’UFE. Localement elles se regroupent dans des sections locales de l’UFE.

Existe aussi au sein de l’UFE une Union latino-américaine des étudiants révolutionnaires. En 1929, lors de son congrès où sont recensés « un groupe nègre, un groupe annamite, et un groupe de langue arabe », l’UFE « considérant que les intérêts des étudiants pauvres français sont intimement liés à ceux des coloniaux, décide d’adhérer aux Jeunesses anti-impérialistes ». Par ailleurs, il y avait -notamment en médecine[4] avec l’arrivée d’un grand nombre d’étudiants étrangers- des sections de langue, deux fonctionnaient très bien, la polonaise et la  roumaine.

Dans les  lycées :  les  jeunesses syndicalistes scolaires

De fait, il y a une cinquième branche à l’UFE, ce sont les Jeunesses syndicalistes scolaires, qui tendent à regrouper les élèves des lycées, principalement de la seconde aux classes préparatoires, à la fois sur des objectifs revendicatifs et sur des objectifs politiques. En particulier, l’une de leurs cibles est la Ligue maritime et coloniale qui est très présente dans les établissements scolaires, et contre laquelle ils distribuent des tracts, « taguent » les affiches, etc… Ainsi, par exemple, c’est aux JSS qu’adhère en 1930 au lycée Henri IV Victor Leduc. C’est au lycée Hoche de Versailles que fait de même Francis Cohen, qui sera lui aussi un futur dirigeant de l’UFE, tandis que Gaston Casanova, futur président de l’UFE, adhère dans un lycée parisien. Ces JSS sont essentiellement organisées dans les lycées parisiens et de banlieue et dans quelques lycées de province. De facto, il n’y a ni structure, ni direction nationale. Ce sont les Parisiens qui jouent le rôle d’animation régionale, éventuellement nationale quant il y a une nécessité. L’activité de ces JSS est classiquement la distribution de quelques tracts, et l’organisation de conférences, notamment au niveau des classes terminales et préparatoires, en invitant des intellectuels connus de la mouvance marxiste. Le lieu habituel de leurs réunions est un café, « le Port Salut », situé à l’angle de la rue St Jacques et de la rue des Fossés St Jacques.

Des débats d’orientations

Il y a durant ses premières années discussion sur l’éventualité de l’adhésion de l’UFE à la CGTU, envisagée par certains de ses animateurs[5]. Il y a eu aussi une tentative de la CGTU de s’implanter en tant que telle parmi les étudiants des Ecoles normales supérieures. Plus fondamentalement – ce débat existant au sein des étudiants communistes – une interrogation met en question le positionnement de l’UFE:  Est-elle une organisation de masse, ou une organisation d’avant-garde? Défend elle les intérêts de tous les étudiants, ou prioritairement, sinon exclusivement, ceux des étudiants pauvres[6] . Pour comprendre cette référence aux « étudiants pauvres » notons le problème des étudiants étrangers, réfugiés d’Europe centrale et orientale qui sont souvent des étudiants pauvres. Il y a aussi le problème des étudiants coloniaux. Sans oublier le problème des étudiants en situation de rupture familiale en nombre non négligeable.

L’évolution des titres des journaux de l’UFE est révélatrice de l’évolution de ces positionnements. En 1932 l’UGEPE publie l’Etudiant pauvre dans lequel on explique que « l’UGE et l’UFE sont des organisations syndicales autonomes à orientation révolutionnaire ». l’Etudiant pauvre de la Sorbonne précise quant à lui qu’il est « actuellement (1932) la seule feuille révolutionnaire  régulièrement diffusée au quartier latin » et rapporte les mots d’ordre de l’UFE Pour le 1er mai 1932 « libérez Thao »[7]. Citons aussi comme autres mots d’ordre : « école unique prolétarienne », et puis, « les soviets à Paris ». En 1933/1934, le journal de l’UFE change de titre, et devient l’Etudiant d’avant-garde, « organe des étudiants révolutionnaires publié par l’UFE ». Dans son N° 1, en janvier 1934, on peut lire « nous nous plaçons résolument sous la bannière du marxisme, et nous nous adressons à toutes la jeunesse des écoles qui refusant de mourir pour ce régime condamné, se rangera aux côtés du prolétariat pour instaurer avec lui la libre société socialiste ». A partir de son numéro 6 (mais nous sommes là en mars 1935) il se définit plus simplement comme « la revue de la jeunesse étudiante ». Entretemps, évidemment il s’est passé un certain nombre de choses : le 6 février 1934, le début de l’unité d’action entre communistes et socialistes, l’amorce du rapprochement entre la CGT et la CGTU, les premisses de la constitution du front populaire. Dès novembre 1933, (avant le 6 février 1934, mais après la prise du pouvoir par Hitler) l’Etudiant d’avant-garde de Strasbourg adopté ce sous-titre : « organe bilingue de défense des étudiants et de la lutte contre la guerre et le fascisme ». Strasbourg est aux portes de l’Allemagne nazie.

L’UFE dans la montée du Front populaire

Le congrès qui s’ouvre le 13 juillet 1934 à Ivry, va marquer un tournant dans la vie de l’UFE. Après avoir pointé « la présence d’un nombre important de camarades représentant près de 20 sections de Paris et province (Nancy, Dijon, Strasbourg) » Francis Cohen note fin 1934 que « l’UFE a connu depuis la riposte du 6 février des succès. Depuis, l’élargissement de notre travail, l’influence croissante de notre UFE se sont manifestées de jour en jour davantage. Deux faits suffiront à le montrer : 25% des voix vont àl’UFE aux élections au Conseil de discipline de Paris » (il est vrai que l’AGE de Paris est en faillite).« et à leur congrès de Pâques, les étudiants socialistes ont levé l’exclusive contre l’UFE »[8]

En Avril 1935, l’Etudiant d’avant-garde appelle à « ouvrir largement et définitivement les portes de l’UFE à tous, à briser avec la peur de parler aux étudiants et à les entraîner, et à faire disparaître les vieilles formules toutes faites, familières à uncercle d’initiés, incompréhensibles pour les autres ». Comme au sein du syndicalisme ouvrier qui va bientôt se réunifier, la « fraction communiste » au sein de l’UFE a été dissoute et la liaison des communistes membres de la direction de l’UFE se fera désormais non plus avec le Parti communiste par l’intermédiaire de Cornavin, mais avec l’un des secrétaires de la FJCF, Léonce Granjon.

Après avoir occupé divers locaux, ou s’être fait héberger dans plusieurs endroits, à savoir initialement en haut de la rue de la Montagne-Ste-Geneviève, puis 64 bd de Ménilmontant, 8 avenue Mathurin-Moreau, puis au siège d’une Coopérative, « la Famille nouvelle », située rue Dante, l’UFE s’est installée enfin dans ses propres locaux 179, rue St Jacques à Paris. Ces locaux sont ouverts de 9 h 30 à 22 h 30, on y trouve une bibliothèque, une salle de lecture de la presse, une salle de travail, des salles de réunion, on y organise des conférences. On peut déceler là un certain mimétisme par rapport à l’UNEF. Evidemment l’UFE n’est financée ni par le Ministère des affaires étrangères, ni par celui de l’Education nationale[9] et, semble t-il, « l’or de Moscou » n’arrive que rarement. L’UFE vit d’expédients[10].

Parmi ses dirigeants et animateurs d’alors, citons Aimé Albert, qui deviendra début 1936 le secrétaire national des étudiants communistes, Victor Laffite qui se consacrera bientôt au mouvement international des étudiants[11], Gaston Casanova, qui sera président de l’UFE au moment de la victoire du Front populaire, André Hoschiller en étant le secrétaire général, Francis Cohen, Henri Chrétien, Pierre Hervé, qui deviendra début 1939 le premier secrétaire général de la nouvelle Union des étudiants communistes, Yves Moreau, qui anime l’UFE de Clermont-Ferrand, et on peut retrouver toute une série de noms en lisant l’Etudiant d’avant-garde : Gilles Martinet, Jean Miailhe, Etienne Manac’h[12]

Quelle est l’importante de l’UFE en termes d’adhérents entre sa création en 1926/27 et l’apogée de son influence qui se situe bien évidemment au moment du Front populaire en 1936/37. Les chiffres publiés et les souvenirs sont aléatoires, certains mêmes avec d’énormes distorsions. Par exemple, l’Etudiant syndicaliste, organe de la section lilloise de l’UGE du 1er mai 1928 écrit que « l’UFE a été fondée en juillet 1926. En deux ans à peine, 4 000 étudiants sont venus à elle ». C’est très peu crédible, alors que l’UGEMPCD n’a alors que 300 adhérents. Plus vraisemblables sont des chiffres plus récents – 2 000 adhérents et 3 000 lecteurs du journal -publiés en avril 1935, dans la phase d’ascension du Rassemblement populaire[13]. Il y a t’il eu un temps plus de 10 000 étudiants à l’UFE (chiffre avancé par André Hoschiller, Président de l’UFE)? Peu probable, si l’on considère le nombre d’adhérents à l’UNEF et celui des étudiants à l’époque. Pour Victor Laffite, il y avait eu à l’UFE pour l’ensemble de la France « quelques milliers d’adhérents ». Gaston Casanova, qui était secrétaire général au même moment, a donné celui de 1 500 / 2000. Nous avons donc des témoins qui donnent des chiffres variant de 1 à 8. Il faudrait évidemment faire une approche ville par ville, par époques et types de facultés (il y a traditionnellement eu plus d’adhérents à l’UFE en lettres qu’en droit).

L’UFE et le PC

Au sein des organisations communistes ou se situant dans la mouvance du PC, telle la JC, il y a toujours eu – même lors des époques d’étroitesse – une aspiration à une activité « large ». Ainsi, par exemple, en 1929 il y a un club sportif de l’UFE qui a une activité « large ». L’UFE nait en 1926 dans la mouvance de la CGTU, où prédomine à l’époque la tradition anarcho-syndicaliste, et l’UFE est traversée par les débats qu’on retrouve au sein de la CGTU. Et c’est pratiquement à la même époque, quand le problème est « réglé » entre communistes et anarcho-syndicalistes au sein de la CGTU que, paralèllement, se fait la « clarification » ou le « nettoyage » au sein de l’UFE. Dès lors se met en place une liaison presque « naturelle », et non avouée entre le PC et l’UFE. Le poids spécifique du Parti communiste se fait sentir. Dans la période 1929/1932, moins il y a de « périphérie », plus le poids spécifique est important. Cela dépend des endroits. Au sein des étudiants en droit, il ne doit pas y avoir eu beaucoup de périphérie par rapport aux communistes, en lettres, cela a été plus large.

Les premiers statuts de l’UFE avaient précisé que l’un de ses principes était la « liberté d’opinion et de discussion dans toutes les réunions, et qu’en dehors de l’Union chaque adhérent était libre de ses opinions politiques ou philosophiques », ce qui est une règle de base du syndicalisme. Toutefois, pendant une dizaine d’années, jusqu’au Front populaire, cette règle va souffir quelques « entorses ». Il y a le débat au sein du mouvement syndical, y compris dans l’UFE, entre anarchistes et communistes. Il y a le problème des relations avec les étudiants socialistes, à partir des années trente celui des relations avec les quelques trotskystes qui émergent dans le milieu étudiant. Victor Laffite, « avait assez rapidement remarqué qu’un certain nombre de membres de l’UGEMPCD se réunissaient à part. On m’a expliqué que c’était la fraction communiste »[14]. En fait, Victor Leduc  précise que l’appelation exacte est la « fraction centrale de l’UFE »[15]. Cette fraction communiste pésera d’un poids décisif dans presque toute la vie de l’UFE jusqu’au tournant du Front populaire. Elle y pèse de manière différente suivant les époques -dans le sens de l’ouverture ou du repli-  selon les grandes orientations du Parti communiste. La liaison entre l’UFE et la direction politique du PC, se fait par l’intermédiaire d’un ancien membre du Bureau politique, qui est à l’époque toujours membre du Comité central, Gaston Cornavin, qui « suit » l’UFE pour le parti. Je précise aussi qu’un certain nombre de membres de l’UFE deviennent des membres du Comité central de la Fédération des jeunesses communistes : Aymé Albert, Pierre Hervé, Gaston Casanova, Danièle Casanova.

Un exemple : à Toulouse, en 1935, il y 250 adhérents à l’UFE dont une quarantaine d’étudiants communistes (soit environ 15%). Alors qu’à la Sorbonne au début des années 30, sur 50 adhérents, la moitié sont communistes. Quoiqu’il en soit, au moment du Front populaire, l’UFE est devenue à l’Université une organisation qui compte. C’est une organisation « de masse » qui n’est pas articulée qu’autour du Parti communiste.

Les rapports avec l’UNEF et les AGE.

Naturellement, de par ses ambitions syndicales, l’UFE devait se positionner par rapport à l’UNEF, et localement par rapport à ses différentes AGE. Je vais citer encore une fois le témoignage de Victor Laffitte, mais ceux de Gaston Casanova et de Francis Cohen sont convergents. « L’UFE se voulait une organisation de masse des étudiants de la gauche progressiste, mais l’idée ne nous est pas venue à la fin des années 20 et au début des années 30, de travailler – comme ce sera le cas au moment du Front populaire – à l’intérieur de l’UNEF. Pour nous, l’UNEF était l’organisation des étudiants réactionnaires, bourgeois, capitaliste, avec laquele il n’y avait rien à faire. Il est vrai qu’à cette époque l’UNEF organisait surtout des activités corporatives, voire des mondanités, et que les activités strictement revendicatives étaient relativement peu développées. De fait à l’UFE nous étions une organisation parallèle, aspirant à représenter tous les étudiants, et donc, par la même, concurrente de l’UNEF et de ses structures ». Si, dans ce témoignage relativement récent, le ton employé est assez pondéré, lorsque l’on se réfère aux textes d’époque, les choses sont sensiblement différentes. Ainsi, dans  Etudiants nouveaux, en mars-avril 1930, il y a un mot d’ordre simple : « contre l’Union nationale des AG fascistes. Il n’est point d’AG neutres, toutes jouent un rôle fasciste ». On évoque par exemple les élections à l’AG d’Aix sous le titre « Pourriture à Aix » : « des élections pour le renouvellement du comité ont eu lieu à l’AG d’aix. La liste dite « hydrophobe » l’emporte et pour fêter sa victoire part s’exhibitionner dans les lupanars » . Notons à la décharge des rédacteurs de la presse de l’UFE, outre le positionnement politique général et les conditions du combat et du langage politique de l’époque, que les étudiants d’Action française sont actifs dans certaines AG de l’UNEF, même si le plus souvent les AG tendent à marquer leur apolitisme. Mais, même si parfois le ton reste vif, notamment en ce qui concerne les démêlés judiciaires de l’AG de Paris, ou lorsque, après avoir appelé le 22 décembre précédant les AGE à le faire, l’UNEF recule devant l’organisation de grèves d’étudiants contre l’augmentation des taxes universitaires les 11 et 12 février 1936, les rapports vont tout de même se modifier entre l’UNEF et l’UFE  après 1934. A la fois du fait de l’évolution générale au sein de la gauche, au sein de l’UFE mais aussi au sein de l’UNEF, du fait de l’évolution du contexte politique et social tant national qu’à l’Université.

A la rentrée 1935/1936, Yves Moreau[16], fils du doyen de la Faculté des sciences de Clermont-Ferrand,  se rappelle que « la montée du front populaire n’était pas sans influence sur le mouvement étudiant à Clermont-Ferrand. Dans les manifestations, nous crions « les étudiants avec le peuple ». Notre travail à l’UFE comprenait trois aspects : la défense des revendications étudiantes, la lutte contre le fascisme, et la défense de la culture. Mais nous avons aussi pensé qu’il était nécessaire de travailler activement dans l’AGE de Clermont-Ferrand, regroupant la quasi totalité des 1500 étudiants de la ville. Ainsi, avec d’autres camarades, j’ai été élu membre du bureau de l’AGE et je suis devenu président de l’amicale des étudiants en lettres. J’ai été aussi le rédacteur en chef du journal de l’AGE « le Gay Sçavoir ». Notre présence dans l’AG, dont l’activité jusque là était principalement la célébration de la Saint-Nicolas avec force chars, monômes en ville et libations, à contribué à l’orienter vers les questions de bourses, droits universitaires, restaurants et cités universitaires, polycopiés, etc. »[17],

A Paris, où les groupes corporatistes nés sur les ruines de l’ancienne AG vont se regrouper dans la Fédération des étudiants de Paris,  l’UFE va être partie prenante début 1936 avec l’Amicale des étudiants en pharmacie, l’Association corporative des étudiants en droit, l’Union corporative des étudiants en lettres, et la Fédération française des étudiants catholiques, d’un « Groupement corporatif interfédéral » contre l’augmentation des taxes universitaires. « Syndiquons-nous, syndiquons nous » titre sur six colonnes en janvier 1937 Etudiants, nouvelle revue mensuelle de l’UFE, qui rapporte par ailleurs qu’en septembre 1936, Renewald, Président de l’UNEF, et Alain Baron, Secrétaire général, ont officiellement rencontré Gaston Casanova Président de l’UFE, et André Hoschiller, Secrétaire général. Par rapport à la période précédente, ceci traduit pour le moins des mutations tant à l’UNEF qu’à l’UFE ainsi que dans leurs rapports respectifs.

Ainsi on assiste entre 1934 et 1937 à l’approfondissement d’une démarche syndicale qui permet de dépasser l’avant-gardisme de l’UFE du début des années 30, qui infléchit les orientations de l’UNEF au niveau national, et de manière plus profonde encore, celles de certaines AGE ou corpos où les militants de l’UFE cherchent à s’investir. La cassure du Front populaire en 1938, le repli du mouvement populaire, la déclaration de guerre vont relativiser la portée de ces évolutions, d’autant plus que l’UFE va connaître une perte de substance pour deux raisons qui sont liées. La première, c’est la mise en place progressive d’une structuration spécifique des étudiants communistes[18]. En mars 1937, paraît le N°1 de La relève, journal mensuel des étudiants communistes, et le 2 avril 1939 naît l’Union des étudiants communistes de France, dont le secrétaire général est Pierre Hervé, qui vient lui aussi de la direction de l’UFE[19]. Parmi les membres de la nouvelle direction de l’UECF, citons Francis Cohen, Yvon Djian, Yves Moreau et en province des gens comme Jacques Laurent à Grenoble, Jean Marcenac et Lucien Bonnafé à Toulouse, Maurice Kriegel à Strasbourg, qui avaient été des responsables de l’UFE. L’UFE avait joué un rôle de substitut d’organisation des étudiants communistes, puisque c’était la seule structure dans laquelle les étudiants communistes pouvaient se retrouver, de par la dissolution de la fraction, et l’absence de cellules étudiantes. Avec la création de l’UEC, il y en a désormais une en dehors de l’UFE. Il y a donc transfert de militants et de cadres pour une action strictement politique.

Paralèllement, l’action syndicale trouve une plus grande place dans le cadre d’une UNEF qui s’est ouverte, y compris aux militants de l’UFE, et qui a évolué.  Donc, l’UFE petit à petit perd sa substance par ce double investissement des militants dans l’action syndicale au sein de l’UNEF, et dans l’action politique au sein de l’UEC[20].

De la guerre à la Libération[21]

En 1940, au moment de l’Occupation, pratiquement toutes les organisations de jeunesse qui existaient avant guerre n’existent plus. Seule l’UNEF a réussi un petit peu à maintenir une structure autour notamment du Comité d’entraide et de soutien aux étudiants mobilisés – et bientôt aux étudiants prisonniers – qui est situé 5, Place St Michel, et qui est dirigé à l’époque par Claude Bellanger, un ancien président de l’UNEF d’avant-guerre[22].

En ce qui concerne les organisations de la mouvance communiste, elles ont été interdites au moment du pacte germano-soviétique, et l’interdiction du parti communiste Cela a été le cas de l’Union des étudiants communistes. Ceci étant dit, cette organisation s’est reconstituée au début de l’année 1940 et elle a entamé à partir du 1° avril 1940 la publication d’un journal clandestin qui s’appele « la Relève », et qui, à partir du moment où Vichy va lancer la campagne de « relève » des prisonniers, changera son nom en « Université de demain ». Dès l’été 1940, le journal clandestin de l’UEC paraît et le numéro de rentrée, en septembre, dénonce par exemple la xénophobie et l’anti-sémitisme, et affirme comme mot d’ordre « l’université française ne sera pas fasciste ». Par ailleurs, à la fin de l’été 1940, autour de Bellanger, d’Alfred Rozier, et de quelques autres se crée un petit groupe d’étudiants qui s’appelle « Maintenir », et va bientôt prendre langue avec le mouvement « Défense de la France » qu’il va contribuer d’ailleurs à développer et entrer en contact avec les étudiants communistes, via François de Lescure, qui est très clandestinement communiste (c’est un descendant du Marquis de Lescure, leader chouan; personne n’imagine qu’il puisse être un des responsables clandestins des étudiants communistes). C’est ainsi que, lorsqu’il y a la débâcle, l’UNEF repliée à Vichy le nomme délégué de l’Unef pour la zone occupée, et comme le siège de l’UNEF est situé aussi Place St Michel, de Lescure et Bellanger vont entamer une activité résistante commune, qui va d’ailleurs prendre son essor à partir de la manifestation – non pas celle très connue du 11 mais celle qui l’est moins du 8 novembre 1940.  Tout cela va créer une atmosphère propice à l’organisation de mouvements de résistance étudiante, Tel « Maintenir ». En janvier 1941, à Rouen, les étudiants socialistes font reparaître un journal qui s’appelle « Jaurès ». En mars 1941 naît au lycée Henri IV « les Volontaires de la liberté », en 1942, à Lyon, il y aura les « Forces universitaires de libération »… Plusieurs petits mouvements étudiants vont se développer. Mais le principal de ces mouvements étudiants clandestins, c’est le mouvement d’obédience communiste qui à partir de juillet 1941 agit sous le couvert du « Front national étudiant », qui traduit déjà une volonté d’élargissement. L’autre courant important sera issu des organisations confessionnelles protestantes et catholiques. On connaît « Témoignage chrétien », mais il y aura d’autres mouvements. Il y aura Gilbert Dru à Lyon, dont l’activité donnera naissance en 1943 aux « Jeunes chrétiens combattants » et aux « Etudiants catholiques combattants », aux « Etudiants protestants résistants ». Ainsi on a deux courants, l’un autour de la mouvance communiste, l’autre autour de la mouvance catholique. Ces deux courants vont se réunir en octobre 1943 au sein de l’Union des étudiants patriotes (UEP), membre d’un mouvement plus large constitué un peu du type du CNR : les « Forces unies de la jeunesse patriotique » (FUJP)[23]  qui vont publier une « Charte de la jeunesse », qui est importante, parce qu’à un moment donné, dans ce texte clandestin, il est dit « est donné aux étudiants un pré-salaire ». C’est une notion qui apparaît donc déjà au moment de la résistance. C’est important, car cette résistance étudiante va être une résistance patriotique, contre l’occupant, une résistance contre la dégradation des conditions de vie, pour l’augmentation des bourses, des chambres en cité universitaire… En fait, il va y avoir une démarche presque syndicale, mais il est évident que dans le contexte de l’Occupation, cette démarche syndicale de revendications pour des aspects matériels est une démarche résistante, anti-vychiste et anti-allemande.

Le bilan de l’UFE

Au niveau strictement syndical (on définit une révendication, on mobilise, on mène une action, on obtient des résultats) le bilan de l’UFE, surtout au niveau national, est relativement mince. Il y a peu de campagnes de l’UFE qui se traduisent par une avancée. Par contre, au niveau de villes ou de corps, sur des bases plus simples (polycopiés, etc..) il y a eu des acquis obtenus. C’est ce qui ressort des témoignages. L’UFE sur le plan strictement syndical a plus agi, et surtout à partir de 1934, comme étant un aiguillon par rapport à l’UNEF[24].

Par contre, l’idée – initialement affichée aussi dans les options présyndicales – de préparer au syndicalisme des travailleurs intellectuels et au syndicalisme ouvrier, a mieux fonctionné. On va retrouver des cadres dans le syndicalisme des instituteurs, comme Paul Delanoue (responsable UFE en 1932-1933). Et puis il y a bien sûr l’objectif affirmé de développer la lutte politique révolutionnaire et de faire avancer les idées révolutionnaires; dans cette optique on peut dire que l’UFE a rempli les missions qu’elle s’était assignées, puisqu’elle a fait cette propagande politique.

Par ailleurs,  l’UFE a été un vivier. D’abord un vivier de dirigeants pour la résistance : Aymé Albert a été résistant, comme Henri Chrétien (responsable FTP), Pierre Hervé a été un dirigeant national des MUR, Francis Cohen a d’abord été dirigeant des Etuidants communistes en 1939-1940 puis par la suite du Front national universitaire, François de Lescure, nous l’avons vu, a été un des responsables clandestins des étudiants communistes.  Gaston Casanova n’aura pas de responsabilité importante nationale au sein de la résistance, mais a été lui aussi un résistant :  on le retrouve représentant le Front national au sein du Comité départemental de Libération d’Indre-et-Loire. André Hoschiller (Carrel), sera syndic (vice-président) du Comité parisien de libération. Maurice Kriegel, devenu Valrimont, responsable du COMAC (comité militaire du CNR). Laurent Casanova est un responsable communiste clandestin (mais il était resté très peu de temps à l’UFE, étant, après son service, devenu le secrétaire de Thorez avant guerre). Jean-Pierre Vernant sera résistant dans le midi. On les retrouvera après-guerre le plus souvent dans la mouvance communiste, même si ultérieurement un grand nombre s’en écarteront : Gaston Casanova au début des années 50, d’autres après 1956, d’autres au début des années 60, parfois plus tard, sur diverses bases (Henri Chrétien, par exemple, sur une base plutôt « bolchévique » et aura des amitiés trotskystes). Danièle Casanova, figure emblématique de la Résistance, fut déportée et mourut en camp de concentration. Yves Moreau a été déporté. Claude Swebs a été fussilé. Il y a eu des écrivains comme Rabinocici et Jean Rabaut, des intellectuels (Delanoue, Soboul).

Jacques Varin

Les Cahiers du Germe spécial 3 janvier 1998

[1]L’USTICA est une des premières tentatives de structurer le syndicalisme cadre.

[2]Victor Laffite, entretien 10 janvier 1975

[3]Victor Laffite, idem

[4]Dans sa thèse sur les brigades internationales, Rémy Skoutelsky note  une forte proportion de médecins brigadistes au passé U.F.E. (note Morder)

[5]Aymé Albert, entretien 19 décembre 1974

[6](dont d’ailleurs sont issus certains cadres de l’UFE. Gaston Casanova est le fils d’un postier corse CGTU, Victor Leduc est un fils d’ouvrier, les soeurs PeriNI sont d’une famille modeste. Mais ce n’est pas le cas de tous les dirigeants. Francis Cohen est le fils d’un universitaire connu, Marcel Cohen)

[7](N’Guyen Van Thao est un étudiant vietnamien membre du CC des JC qui est emprisonné et expulsé, il sera par la suite ministre du Travail au sein de la RDVN).

[8]Il faut dire qu’effectivement quatre ou cinq ans plus tôt à la fois les étudiants socialistes avaient lancé une exclusive contre l’UFE. Mais de leur côté les étudiants communistes ne souhaitaient pas voir les « sociaux-traitres » militer à l’UFE.

[9] Toutefois la constitution de l’UFE inquiète l’UNEF (qui n’a pas encore obtenu sa reconnaissance d’utilité publique) puisqu’elle proteste contre l’éventualité d’un financement de l’UFE par les pouvoirs publics. Au congrès de Strasbourg en 1927 « Gattino (Paris) commente la naissance d’un groupement nouveau « UFE », qui engage une lutte ouverte contre les AG d’étudiants affiliées à l’UNEF. Gattino explique les tendances de cette nouvelle organisation qui s’est placée sur un terrain politique. Et c’est à l’unanimité des délégués que fut voté l’ordre du jour suivant : « l’union nationale des étudiants, seule organisation corporative dégagée de tout caractère politique ou confessionnel, émet le voeu que l’UFE ne reçoive aucune subvention des pouvoirs publics » (Angers Etudiant) 10 mai 1927.  (note Fischer – Morder)

[10]Une anecdote entre autres : Albert Soboul leur avait prêté de l’argent pour payer le loyer, argent qu’il n’a évidemment jamais revu malgré ses demandes pressantes. Entretien avec Gaston Casanova

[11]Il y a déjà avant guerre les prémisses d’une contestation de la CIE. Un  congrès mondial d’étudiants se tient à Bruxelles, les étudiants communistes et les étudiants socialistes  fusionneront à l’échelle internationale au sein de « l’Alliance internationale des étudiants pour le socialisme », dirigée un temps par Victor Laffite.

[12](futur ambassadeur de France à Pékin).

[13]dont l’UFE est adhérente, contrairement à l’UNEF, aux côtés des étudiants socialistes, des étudiants communistes, de la LAURS, et des Jeunes équipes unies pour une nouvelle économie sociale de Georges Charron, alias Jean Nocher) dont certains adhérents sont membres de l’UFE.

[14]Victor Laffite, entretien cité

[15]Victor Leduc, entretien

[16]qui revient dans la ville après avoir passé quelques mois de prison dans l’Allemagne hitlérienne pour avoir assuré les liaisons clandestines avec les étudiants communistes et antifascistes allemands,

[17] Yves Moreau, entretien 17 janvier 1975

[18](en 1935 est désigné un responsable, puis en 1936 un secrétaire aux étudiants communistes au sein de la direction des JC. En l’occurrence il s’agit d’Aymé Albert, précemment dirigeant de l’UFE.

[19]C’est Gaston Casanova qui avait été pressenti, et qui préférant rester à l’UFE, a suggéré le nom de Pierre Hervé.

Les raisons de la création de l’UEC découlent du flot d’adhésions au moment du Front populaire, et de la restructuration du Mouvement de la jeunesse communiste par branches (UJCF, UJFF – pour les filles, UJA  -pour les ruraux, et même Union des lycéens communistes (qui fusionnera dans l’UEC fin 1939).

[20]Les socialistes qui sont aussi entre deux chaises, entrent en partie au sein de l’UNEF et les AGE , et dans l’UFE quand ils le veulent ou ils le peuvent, et la combinaison des deux n’est pas très facile. Ils ont en quelque sorte le même positionnement difficile que les étudiants communistes par rapport à l’UNEF.

[21]Extrait de l’intervention faite au Colloque « 50 ans de syndicalisme étudiant » organisé par RESSY – UNEF ID – UNEF SE les 13 et 14 avril 1996.

[22]Sur l’UNEF pendant la guerre et l’Occupation, voir l’article de Stéphane Merceron dans Les cahiers du Germe spécial N° 1, mars 1996.

[23]Sur les relations UEP – UNEF à la Libération, voir l’article de Robi Morder dans Les Cahiers du Germe spécial N° 1, mars 1996.

[24]L’UFE au bout de la décennie, en 1936. Il y a un échec qui se repère aux élections universitaires aux conseils de discipline, et les dirigeants de l’UFE sont déçus des résultats parce qu’ils s’attendaient, vu la conjoncture politique générale et leurs efforts, à beaucoup plus et beaucoup mieux. Ce qui explique le passage d’un certain nombre de gens à l’intérieur de l’UNEF. Il y a une sorte d’acte de décès, ou d’avis d’obsèques, lorsqu’au congrès de crise de l’Union des étudiants et lycéens communistes en avril 1939 Laurent Casanova au nom de la direction du PC recommande de militer au sein des associations corporatives des étudiants (ce sont les AGE, l’UNEF). La boucle se boucle. On retrouvera cela à la Libération, c’est à dire le renoncement des communistes à avoir leur propre organisation large sur ce point, l’UJRF ne prétendra pas – même comme « organisation large » au départ, même s’il y a des tentations. (note Monchablon)

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