
16 novembre 1941, Caxton Hall, Londres
En 1939 de nombreux étudiants tchèques rejoignent les rangs de l’armée tchécoslovaque à l’étranger. C’est dans la garnison du 1er régiment d’artillerie en Angleterre, que naquit à l’automne 1940 l’idée de célébrer le 17 novembre comme journée internationale des étudiants. (voir le 17 novembre 1939: aux origines de la « Journée internationale des étudiants »). Cette idée a rallié les représentants des associations étudiantes des autres pays alliés, La proclamation solennelle eut lieu le dimanche 16 novembre 1941 à Caxton Hall, à Londres, en présence notamment du président Beneš et de représentants des organisations étudiantes alliées. La veille, une manifestation avait eu lieu à 1re brigade tchécoslovaque, ce qui avait permis aux étudiants dont les obligations militaires ne leur permettaient pas de se rendre à Londres d’y participer. L’année suivante, du 2 au 5 septembre 1942, se tient une assemblée internationale des étudiants, au cours de laquelle le président des USA Franklin D. Roosevelt, prononce un discours que nous avons déjà publié. Cette Assemblée confirme le 17 novembre comme « Journée internationale de l’étudiant » et adopte une déclaration. (Des photos de la conférence sont visibles sur le site de la Bibliothèque du Congrès.).Puis une conférence de la jeunesse se réunit à Londres.les 14 et 15 novembre, et décide de constituer un Conseil mondial de la jeunesse adoptant un appel à l’action. Mais dans les années ultérieures il n’y eut pas de suite. C’est à partir de 1944 que l’on a commencé à réfléchir à ce qui se passerait après la guerre. Ci-après les déclarations. R.M..
DÉCLARATION DES ÉTUDIANTS ALLIÉS SUR LE 17 NOVEMBRE
16 novembre 1941 Caxton Hall – Londres

Appel du 16 11 1941 en tchèque, collection du VHÚ Prague
Nous, étudiants de Grande-Bretagne, de tous ses dominions et de l’Inde, de l’Union des républiques socialistes soviétiques, d’Amérique du Nord et du Sud, de Belgique, de Tchécoslovaquie, de Chine, de France, des Pays-Bas, Yougoslavie, Norvège, Pologne, Grèce et de tous les autres peuples qui luttent pour la liberté du monde, afin d’exprimer notre profonde admiration pour les étudiants tchécoslovaques exécutés, qui ont été les premiers en Europe à déclencher une résistance massive contre les occupants nazis à l’automne 1939, nous proclamons
LE 17 NOVEMBRE JOURNÉE INTERNATIONALE DES ÉTUDIANTS
Ce jour-là, toutes les universités tchèques ont été fermées et de nombreux responsables d’organisations étudiantes ont été abattus. Des centaines d’étudiants ont été déportés vers des camps de concentration. Les étudiants tchécoslovaques ont ainsi été victimes d’une oppression culturelle sans précédent dans l’histoire de l’humanité, par laquelle les nazis ont progressivement détruit la culture et la vie de tous les pays asservis en Europe.
Nous qui, aujourd’hui, avec d’autres jeunes, formons un front uni et cohérent contre toutes les formes de fascisme et d’oppression, sans distinction de politique, de nationalité ou de religion, qui, les armes à la main, luttons sur tous les fronts pour la liberté de notre peuple, nous nous inclinons devant les victimes de la violence barbare renforcés par leur exemple dans notre détermination à lutter pour un avenir meilleur et plus juste pour les générations futures.
Le 17 novembre restera pour nous à jamais le jour où les étudiants du monde libre rendront hommage dans leurs écoles non seulement à la mémoire de leurs camarades tchécoslovaques, mais aussi le jour où nous nous rappellerons encore et encore les idéaux pour lesquels ces héros sont tombés.
La jeune intelligentsia de tous les pays libres fait ainsi une promesse solennelle à son peuple : elle s’efforcera non seulement de briser le joug, mais aussi d’empêcher qu’il ne puisse jamais, à l’avenir, être rétabli sous quelque forme que ce soit. Cette promesse est scellée par le sang des martyrs.
Illustrations.: En 1941, un document commémoratif a été publié sous la forme d’une feuille A4 pliée en deux. Sur la page de couverture figure le dessin d’un étudiant tombé au combat, d’où semble sortir une main serrant un fusil. Sur la dernière page se trouve le texte en tchèque de la Déclaration des étudiants alliés, qui a été officiellement publiée le lendemain à Londres. Dimensions : Ce document a été ajouté à la collection du VHÚ Prague après la Seconde Guerre mondiale.
ASSEMBLÉE INTERNATIONALE DES ÉTUDIANTS
Washington, D.C., États-Unis, du 2 au 5 septembre 1942
Déclaration

Recto de l’appel du 16 11 1941 – collection du VHÚ Prague
Cette déclaration a été signée par les représentants étudiants de 37 nations réunis à l’Assemblée internationale des étudiants, à Washington, en septembre 1942, avec le soutien de Mme Roosevelt et du vice-président Wallace.
Nous, étudiants de nombreux pays, de races, de cultures et de religions diverses, réunis en cette heure critique loin des fronts de bataille du monde entier, nous réunissons pour examiner nos responsabilités dans la guerre actuelle et nos tâches dans la paix et la reconstruction sociale à venir. Notre génération a activement recherché la paix, mais l’avancée du fascisme agressif, associée à notre incapacité à éliminer les illusions arrogantes et cruelles d’inégalité, d’injustice et d’exploitation imposées aux peuples plus faibles et aux minorités nationales, nous a de nouveau conduits à la guerre. Il nous incombe aujourd’hui de clarifier les enjeux de ce conflit afin de parvenir à une unité totale dans nos objectifs et à une confiance mutuelle entre les peuples alliés aux Nations Unies et les peuples du monde entier sous la bannière des quatre libertés.
Nous affirmons notre détermination commune à lutter jusqu’à la défaite totale du fascisme, dont la philosophie détruit, selon nous, tous les meilleurs instincts de l’humanité. Par leur agression impitoyable, ils ont forgé une unité entre les peuples épris de liberté du monde entier qui causera leur perte. Nous préserverons et renforcerons cette unité.
Confiants dans notre victoire finale, non seulement pour nous-mêmes mais aussi pour les peuples asservis du monde entier, nous n’avons pas besoin de dissimuler le caractère critique de la situation actuelle. Nous sommes en danger de mort. La jeunesse de l’Union soviétique, dans sa résistance acharnée et inébranlable à l’envahisseur nazi, mène une bataille cruciale de la plus haute importance pour nous tous. Depuis plus de cinq ans, la vaillante jeunesse chinoise, dans sa lutte déterminée pour l’existence et l’indépendance contre son ennemi, l’envahisseur japonais, nous donne un magnifique exemple de la volonté d’atteindre la liberté définitive. Les jeunes Britanniques ont fait preuve de bravoure dans toutes les régions du monde où la menace ennemie était la plus grande. Les courageux jeunes des pays occupés ont montré qu’ils étaient prêts à mourir plutôt que de se soumettre à l’asservissement, et ils n’attendent que l’appel militaire des Nations Unies pour faire des sacrifices encore plus grands.
Les jeunes Américains ont relevé le défi lancé par leurs alliés vétérans et se joignent à eux dans la lutte pour la libération de la tyrannie.
Nos dirigeants savent que nous resterons unis pour soutenir par des actes les promesses faites à l’Union soviétique d’envahir le continent européen dans les plus brefs délais. Nous attendons le signal. Le continent européen doit être libre.
Notre première tâche est de vaincre nos ennemis sur le champ de bataille. Nous y consacrerons toute notre énergie. Le travail des soldats est de devenir de meilleurs combattants ; celui des étudiants dans les universités est de se préparer le plus rapidement possible au service militaire ; celui des hommes et des femmes dans les usines et les laboratoires est de produire autant que possible ; celui des hommes et des femmes dans les fermes est d’obtenir des rendements sans précédent.
Cela ne suffit pas. Afin de libérer toute l’énergie des peuples du monde, nous devons démontrer notre bonne foi en garantissant à tous les hommes le droit de participer pleinement et de manière égale à la lutte pour la liberté. Nous ne devons donc pas nous rendre coupables de promouvoir la même doctrine de suprématie raciale propagée par le fascisme. Il s’agit d’une guerre d’indépendance. Nos actions actuelles façonnent la paix. L’Asie, l’Asie Mineure, l’Afrique, ainsi que l’Europe doivent être libres. Nous devons renoncer à l’impérialisme et à tous ses maux. Cela signifie que nous devons reconnaître le principe d’interdépendance pour les colonies et l’égalité des droits et des chances pour les minorités nationales, religieuses et raciales.
Sur la base d’un gouvernement de coalition nationale en Inde, nous demandons instamment que les négociations soient immédiatement rouvertes entre la Grande-Bretagne et le peuple indien en vue de l’octroi de la liberté politique afin de mobiliser le peuple indien pour un effort de guerre total aux côtés des Nations unies.
La victoire doit apporter une paix d’interdépendance. L’ordre international doit être établi. Les blessures des peuples qui souffrent doivent être guéries. Les peuples affamés doivent être nourris. Une coopération internationale qui transcende le nationalisme dépassé doit être développée. Cela signifie une organisation internationale de tous les peuples avec délégation de souveraineté et un pouvoir suffisant pour prendre et appliquer des décisions internationales. Nous devons utiliser les ressources économiques de notre société mondiale de manière à ce que le déterminant de la production soit le bien commun, et non l’intérêt de groupes particuliers.
La victoire doit signifier le droit des peuples, sans distinction de race, de couleur ou de croyance, de choisir leur propre système politique, dans le cadre de la liberté d’expression, de la presse et de la pratique religieuse. La victoire doit signifier l’abolition de toutes les restrictions à la participation des peuples à leur gouvernement. La victoire doit signifier l’abolition de toutes les discriminations fondées uniquement sur la race, la couleur, la croyance ou l’origine nationale.
Ce siècle peut être celui du peuple, si nous sommes tous animés par l’esprit de fraternité humaine et d’égalité, si le principe fondamental de l’organisation sociale est la subordination de tout intérêt privé à l’intérêt commun. Tels sont les objectifs auxquels nous aspirons.
À la jeunesse des nations fascistes, nous disons que nous ne recherchons pas une paix de vengeance. Nous voulons construire le nouveau monde en camaraderie avec vous. Rejetez vos règles fascistes. Rejoignez-nous dans notre croisade commune pour le siècle du peuple.
Nous avons dit à nos amis, soldats, marins, aviateurs, jeunes des mouvements clandestins, guérilleros, étudiants et jeunes des usines et des fermes, redoublez d’efforts. En avant vers la victoire !
APPEL À L’ACTION
Recommandations de la Conférence internationale de la jeunesse à Londres, Angleterre, 14-15 novembre 1942
Cet appel a été signé par des représentants de 28 nationalités réunis lors de la Conférence internationale de la jeunesse qui s’est tenue à Londres en novembre 1942. Quatre cents jeunes hommes et femmes étaient présents. Un délégué américain et trois délégués soviétiques ont parcouru ensemble plus de 75 000 miles pour assister à la conférence. Des télégrammes de félicitations sont arrivés du monde entier. Près de 200 organisations opérant sur le sol britannique étaient représentées, dont plus de 100 sont des organisations alliées ou antinazies.
Nous, les jeunes de trente nations, les forces armées, la marine marchande, les travailleurs, les étudiants, nous nous réunissons à un moment crucial de la lutte du peuple contre le fascisme. La phase offensive de la guerre a commencé. Nous qui avons travaillé, nous sommes entraînés, avons servi et combattu pour rendre cette offensive possible, nous nous engageons maintenant à redoubler d’efforts pour écraser complètement l’ennemi.
Pendant de nombreux mois, nous avons attendu patiemment l’offensive. Nous exprimons notre profonde sympathie aux peuples soviétiques qui supportent aujourd’hui le poids principal de l’ennemi. Nous sommes animés du désir de partager le sacrifice afin d’alléger leur fardeau. Avant Leningrad, Moscou, Sébastopol, Stalingrad, les plans d’Hitler ont été contrecarrés par la résistance héroïque de l’Armée rouge, nous donnant ainsi l’occasion de préparer les grandes offensives qui s’ouvrent à nous. Nous saluons la jeunesse combattante de l’Union soviétique.
Dans l’Europe occupée, la jeunesse continue de lutter avec une force toujours croissante contre la tyrannie et l’oppression. Par leur courageuse unité de combat, eux aussi préparent une guerre offensive. À la jeunesse des pays envahis par l’agresseur, nous disons : tenez bon, détruisez l’ennemi, sapez sa force.
Nous saluons les guérilleros de Yougoslavie, de Grèce et d’Albanie, ainsi que la courageuse jeunesse de Tchécoslovaquie, de Pologne, de Norvège, de Belgique, des Pays-Bas, du Luxembourg, de France, d’Australie, du Danemark et de tous les pays occupés.
Nous saluons la jeunesse britannique qui, sur les mers, dans les airs et sur terre, porte des coups puissants pour la liberté.
Nous saluons la vaillante jeunesse de Chine, qui riposte aujourd’hui dans la sixième année de sa guerre de libération nationale.
Nous saluons les forces américaines présentes dans de nombreux pays, qui se battent pour que la liberté ne disparaisse pas de la surface de la terre.
Nous saluons la jeunesse alliée d’Asie, d’Afrique, d’Australie et d’Amérique latine, qui s’est ralliée à la cause de la liberté depuis les quatre coins du monde.
Nous rendons hommage aux héros tombés au combat dans tous les pays, qui ont péri pour que la liberté puisse vivre.
Ces exemples fiers sont une source d’inspiration pour notre génération. Unis et renforcés par notre esprit de fraternité et d’égalité et par le sacrifice commun dans la lutte commune, nous ferons entendre notre voix dans le monde entier, appelant à la liberté de chaque pays de forger son propre destin pour la fraternité des nations. Notre combat ne vise pas seulement à détruire le fascisme, mais aussi à donner à notre génération la possibilité de construire un monde nouveau et démocratique. Telle est notre Charte pour la jeunesse de toutes les nations : liberté de vivre à l’abri du besoin, liberté de vivre à l’abri de la peur, liberté de conscience, liberté d’expression. Nous, les jeunes du monde entier, continuons à lutter pour sa réalisation.
Nos soldats, nos marins, nos aviateurs et nos marins marchands feront tous les sacrifices nécessaires pour accélérer la victoire ; nos ouvriers dans les usines, les mines, les docks, les bureaux et les fermes consacreront chaque instant à augmenter la production. Nos étudiants et nos cadets s’entraîneront consciencieusement pour accomplir leurs tâches. Chaque jour où nous accélérons la victoire, nous sauvons nos jeunes hommes pour le travail de reconstruction. Chaque jour où nous accélérons la victoire, nous raccourcissons le calvaire des peuples des pays occupés.
Nous appelons la jeunesse du monde libre. Travaillez plus dur, fournissez des armes pour anéantir les armées allemande et italienne en Afrique du Nord. Travaillez encore plus dur ! Fournissez les armes pour les battre en Europe. L’offensive ne doit pas s’arrêter à la conclusion réussie des opérations en Afrique du Nord. Nous devons poursuivre la grande offensive sur le continent européen et frapper l’armée allemande là où cela lui fera le plus mal, là où elle sera divisée entre deux fronts puissants. C’est ainsi que nous aiderons nos alliés soviétiques, c’est ainsi que nous libérerons les peuples des pays occupés de la tyrannie d’Hitler, c’est ainsi que nous écraserons la machine militaire nazie, la plus grande menace pour les peuples épris de liberté dans le monde entier.
Nos dirigeants nous ont appelés à nous mettre en position de combat. Notre réponse est la suivante : nous sommes prêts,
nous sommes unis, nous allons tout mettre en œuvre pour remporter la victoire.
En avant pour votre avenir. UNISSEZ-VOUS, COMBATTEZ, ATTAQUEZ, GAGNEZ !
LE CONSEIL MONDIAL DE LA JEUNESSE
a été créé par décision de la Conférence internationale de la jeunesse qui s’est tenue à Londres les 14 et 15 novembre 1942, à la demande des représentants de 28 nations, afin de garantir que les décisions prises lors des discussions communes soient mises en œuvre de manière concertée.
Reconnaissant que l’Assemblée internationale des étudiants de Washington (2-5 septembre 1942) et la Conférence internationale de la jeunesse de Londres ont été les réunions les plus représentatives de la jeunesse mondiale depuis le début de la guerre, le Conseil mondial de la jeunesse fonde son travail sur les principes énoncés dans les deux déclarations adoptées lors de ces deux réunions : la déclaration et l’appel à l’action.
LE CONSEIL MONDIAL DE LA JEUNESSE
- Assure la plus large publicité possible à la « DÉCLARATION » et à l’« APPEL À L’ACTION ».
- En tant que gardien des principes susmentionnés, veille à ce que les organisations participantes respectent leurs décisions de mettre en œuvre ces déclarations.
- Agit comme centre d’échange d’informations entre les mouvements de jeunesse de différents pays et leur fournit un moyen de contact en publiant des bulletins d’information, des revues, en utilisant la radio, la presse et le cinéma, et en organisant des réunions et des échanges de délégations.
- Sert d’organe consultatif pour les problèmes de la jeunesse dans le monde entier et offre son aide lorsque de nouveaux groupes de jeunes se forment, dédiés aux principes du Conseil mondial de la jeunesse.
Version tchèque du texte de 1941
Prohlášení spojených studentů ke dni 17 listopadu
Londýn, 16. listopadu 1941
17. listopadem
My, studenti Velké Británie, všech jejích dominionů a Indie, Sovětského svazu, Severní a Jižní Ameriky, Belgie, Československa, Číny, Francie, Holandska, Jugoslávie, , Norska, Polska, Řecka a všech ostatních národů bojujících za svobodu ve světa, ve snaze vyjádřiti hluboký úctu popraveným československým studentům, kteří první v Evropě dali podnet k masovému odpor proti nacistickým okupantům na podzim roku 1939, prohlašujeme
- LISTOPAD MEZINÁRODNÍM Dnem STUDENTŮ
Toho den byly uzavřeny všechny české vysoké školy a zastřeleno mnoho funkcionaru studentských organizací.
Stovky studentů byly deportovány do koncentračních táborů. Československí studenti se tak stali obětí kulturního útlaku bezprecedentního v dějinách lidstva, kterým nacisté postupně zničili kulturu a život všech podrobených zemí Evropy.
My, kteří dnes spolu s dalšími mladými lidmi tvoříme jednotnou a soudržnou frontu proti všem formám fašismu a útlaku, bez ohledu na politickou příslušnost, národnost nebo náboženské vyznání, kteří s zbraněmi v rukou bojujeme na všech frontách za svobodu našeho lidu, skláníme se před oběťmi barbarského násilí a jejich příklad nás posiluje v odhodlání bojovat za lepší a spravedlivější budoucnost pro příští generace.
- listopad pro nás navždy zůstane dnem, kdy studenti z celého světa uctí ve svých školách nejen památku svých československých kamarádů, ale také dnem, kdy si budeme znovu a znovu připomínat ideály, za které tito hrdinové padli.
Mladá inteligence všech svobodných zemí tak dává svému lidu slavnostní slib: bude se snažit nejen rozbít jho, ale také zabránit tomu, aby se v budoucnu mohlo znovu objevit v jakékoli podobě. Tento slib je zpečetěn krví mučedníků.
Version anglaise des textes de 1942
STUDENT ASSEMBLY
in Washington, D.c., U.S.A., September 2nd-5th, 1942
Declaration
This Declaration was Signed by Student Representatives of 37 Nations Gathered at the International Student Assembly ,Washington, September, 1942, Having the Support of Mrs. Roosevelt and Vice-President Wallace.
We, the students of many lands, diverse races, culture and religions assem-bled at this critical hour from the battle fronts of the world, meet to consider our responsibilities ln the present war, and our ta les ln the comlng peace and social reconstruction. Our generation actively sought peace, but the advance of aggressive fascism, coupled with our failures to exterminate the arrogant and cruel delusions of inequality, Injustice and exploitation imposed upon the weaker peoples and national minorities, has brought us again to war. It is incumbent upon us at this time to clarify the issues of this conflict that we may develop a complete unity of purpose and mutual confidence among those people allied with the United Nations and the Peoples of the world under the banner of the Four Freedoms.
We affirm our united determination to fight on to the complete rout of fascism, who e philosophy we consider to be destructive of all the best Instincts of mankind. By their ruthless aggression they have forged a unity among the freedom-loving peoples of the world which shall be their undoing. This unity we shall preserve and strengthen.
Confident in our ultimate victory, not only for ourselves but for the subjugated peoples of the world, we do not need to conceal the critical character of the present hour. We are in deadly danger. The youth of the Soviet Union ln their dogged, unflinching resistance to the Nazi invader, is fighting a crucial battle of utmost importance to all of us. For more than five years the valiant youth of China in their determined struggle for existence and independence against their enemy, the Japanese invader, have given us a magnificent example of the will to achieve final freedom. The youth of Great Britain have displayed their valour in every area of the world where the enemy’s threat was greatest. The courageous youth of the occupied countries have shown their willingness to die rather than to submit to subjugation, and they await only the military call of the United Nations to make even greater sacrifices.
The youth of the United States have taken up the challenge from their veteran allies and are joining them in the struggle for liberation from tyranny.
Our leaders know that we shall stand united to back up with action the pledges to the Soviet Union for invasion of the European continent in the shortest possible time. We await the signal. The European continent must be free.
Our first task ls to defeat the enemies on the battlefield. To this we pledge our full energies. The job of the soldiers is to become better fighters; of students in the universities to prepare themselves as rapidly as possible for war service; of men and women In the factories and laboratories to produce as much as possible; of men and women on the farms to give an unprecedented yield.
This is not enough. In order to release the total energ1es of the peoples of the world, we must demonstrate our good faith by assuring ail men of the right to participate fully and equally in the struggle for freedom. Therefore we must not be guilty of fostering the same doctrine of racial supremacy propagated by fascism, This ls a war of independence. Our actions now are shaping the peace. Asia, Asla Minor, Africa, as well as Europe must be free. We must renounce imperialism and all its evils. This means we should recognize the principle of Interdependence for colonials and equal rights and opportunities for national, religious and racial minorities.
On the basis of a national coalition government in India, we urge that negotiations be re-opened at once between Great Britain and the Indian people towards the granting of political freedom to mobilize the Indian people for an all-out war effort alongside of the United Nations.
Victory must bring a peace of interdependence. International order must be established. The wounds of suffering people must be healed. Starving peoples must be fed. International co-operation must be developed which transcends outmoded nationalism. This means an international organization of all peoples with delegation of sovereignty and enough power to make and enforce international decisions. We must utilize the economic resources of our world society so that the determinant of production shall be the general good, not the interest of particular groups.
Victory must mean the right of peoples regardless of race, colour or creed to select their own political system, within the framework of freedom of speech, of the pre , of religious practice. Victory must mean the abolition of all limitations on the participation of peoples in their governments. Victory must mean the abolition of all discriminations based solely on race, colour, creed or national origin.
This can be the people’s century, if all of us are animated by the spirit of human brotherhood and equality-if the primary principle of social organization is the subordination of every private interest to the common advantage. Those are the goals toward we aspire.
To the Youth of the Fascist nations we say we do not seek a peace of vengeance. We want to build the new world in comradeship with you. Throw off your fascist rules. Join with us in our common crusade for the people’s century.
We said to our friends, soldiers sailors, airmen, youth of the underground movements, guerilla fighters, students and youth in the factories and on the farms, double your efforts. Forward to Victory!
CALL TO ACTION
Recommendations of the International Youth Conference in London, England, November 14-15, 1942
This Call was Signed by Representatives of 28 Nationalities Gathered at the international Youth Conference Held ln London, November, 1942- Four Hundred Young Men and Women were Present. An American Delegate and three Soviet Delegates Collectively Flew Over 75,000 Miles to be Present at the Conference. Cables of Greeting came From All Over the World. Nearly 200 Organisations that are Functioning on British Soil were Represented, of wich More than 100 are Allied or Anti-Nazi Organizations.
We, the youth of thirty nations, the Armed Forces, Merchant Navy, workers, students, meet at a supreme hour in the people’s struggle against fascism. The offensive phase of the war has begun. We who have worked, trained, served and fought to make this offensive possible, now pledge that we will redouble our efforts to smash the enemy completely.
For many months we have been patiently awaiting offensive action. Our heartfelt sympathy goes out to the Soviet peoples who today bear the main weight of the principal enemy. We are filled with a desire to share the sacrifice to take some weight off their shoulder. Before Leningrad, Moscow, Sebastopol, Stalingrad, Hitler’s plans have been thwarted by the heroic resistance of the Red Anny, thus giving us the opportunity to prepare the great offensives which are opening up. We greet the fighting youth of the Soviet Union.
In Occupied Europe, youth fights on with ever growing strength against tyranny and oppression. By their courageous fighting unity, they too are preparing a war of offensive. To the youth of countries overrun by the aggressor, we say: hold on, destroy the enemy, undermine his strength.
We greet the guerillas of Yugoslavia, Greece and Albania; and the brave youth of Czechoslovakia, Poland, Norway, Belgium, the Netherlands, Luxembourg, France, Australia, Denmark and all Occupied countries.
We salute the youth of Britain who on the seas, ln the air, and on the land strike powerful blows for freedom.
We salute the valiant youth of China, now striking back ln the sixth year of their war of national liberation.
Greetings to American forces on many lands, fighting to ensure that freedom shall not perish from the earth.
We salute the Allied youth of Asla, Africa, Australia and Latin America, who have rallied from all parts of the world to the cause of freedom.
We pay homage to the fallen heroes of every land who have perished that freedom may live.
These proud examples are the inspiration of our generation. United and strengthened by our spirit of brotherhood and equality and by the common sacrifice ln the united fight, we shall make our voice heard throughout the world, calling for the freedom of every land to forge,1its own fate for the brotherhood of nations. Our fight ls not only for the destruction of fascism, but to win for our generation the opportunity to build a new and democratic world. This ls our Charter for the Youth of ail nations: freedom from want, freedom from fear; freedom of conscience; freedom of expression. Let us, the youth of the world, fight on for its fulfilment.
Our soldiers, sailors, airmen and men of the mercantile marine will make every sacrifice in order to speed victory; our workers in factories, mines, docks, offices and farms will give every moment to increase production. Our students and cadets will train conscientiously for their tasks. Every day by which we speed the victory we save our young men for the work of construction. Every day we speed the victory we shorten the ordeal off the peoples of the Occupied countries.
We call to the youth of the free world. Work harder, provide weapons to annihilate the German and Italian Armies in North Africa. Work still harder! Provide the weapons to beat them in Europe. The offensive must not end with the successful conclusion of operations ln North Africa. We must continue the great offensive on the European continent and strike the Germany Army where it will hurt it most; where it will split between two powerful fronts. In this way we will help our Soviet Allies; ln this way will we liberate the people of the Occupied countries from Hitler’s tyranny; ln this way will we smash the Nazi military machine – the greatest threat to freedom-loving people all over the world.
Our leaders have called us to action stations. Our answer is-we are ready,
we are united, we are going all out for victory.
Forward for your future. UNITE-FIGHT-ATTACK-WlN!
The World Youth Council
was established by decision of the International Youth Conference held in London, November 14th and 15th, 1942, by the will of representatives from 28 nations, to ensure that the decisions reachen in discussions together shall be carried out in action together.
Recognizing that the International Student Assembly Washington (September 2nd-5th, 1942), and the International Youth Conference, London, were the most representative meetings of world youth since the beginning of the war, the World Youth Council bases its work on the principles embodied in the two statements adopted at these two meetings: the declaration and the call to action.
THE WORLD YOUTH COUNCIL
- Gives the widest publicity to the « DECLARATION » and the « CALL TO ACTION. »
- As the guardian of the above principles, ensures that the participating organizations fulfil their decisions to implement these statements.
- Acts as a clearing center for information between youth movements of different countries and provides them with a means of contact by publishing newsletters, information bulletins, journals, and by utilizing the radio, press and cinema, and by arranging meetings and the exchange of delegations.
- Serves as an advisory body for the problems of youth the world over, and offers its assistance when new youth groups are formed dedicated to the principles of the World Youth Council