Jean-Philippe Legois venait d’avoir 55 ans. Il nous a quittés le 25 mars 2024 après avoir mené un combat contre la maladie comme il avait mené tous ses combats, avec courage et opiniâtreté. Nous, ses ami.e.s, camarades, collègues de toutes ses actions, lui rendons un hommage ce 19 mai 2025 à l’auditorium de l’Hôtel de Ville de Paris. Le RN2A (Réseau national d’actions des archivistes), le Germe et la Cité des mémoires étudiantes. Lors de ses obsèques, un message commun des trois organisations étudiantes, FAGE, UNEF et Union étudiante avait été lu à trois voix. Le voici:
Photo: Jean-Philippe présente l’exposition sur les 50 ans de 68 sur les grilles de l’Hôtel-de-Ville de Paris, 4 mai 2018. Photo RM/Germe
Mesdames et messieurs,
Nous avons souhaité, au nom des organisations représentatives étudiantes, rendre un hommage collectif à Jean-Philippe Legois.
Archiviste et historien des mouvements étudiants, co-président de la Cité des mémoires étudiantes, vice-président et trésorier du GERME, il est difficile de résumer en quelques mots l’apport colossal de Jean-Philippe aux mémoires et à l’histoire des mouvements étudiants.
Toutes nos organisations ont déjà eu l’occasion de recevoir Jean-Philippe et ses complices, pour enregistrer nos congrès, assemblées et événements. Nous avons pu alors constater la gentillesse, la curiosité et l’inlassable travail de Jean-Philippe, si précieux et crucial pour la préservation des mémoires étudiantes.
Les mémoires, l’histoire, sont ce qui nous enseigne à nous, acteurs et actrices du présent, les combats de nos prédécesseurs, leurs succès, leurs erreurs. Sans des gens comme Jean-Philippe, Robi Morder, Ioânna Kasapi et tous ses autres camarades du GERME et de la Cité, nous avancerions à l’aveugle.
Jean-Philippe était aussi un militant de longue date, son engagement commençant contre le projet de loi Devaquet, puis au sein de PSA (Pour un syndicalisme autogestionnaire) et dans la mouvance libertaire, et enfin dans les syndicats de la fonction publique et de l’enseignement supérieur. Cet engagement constant, dont son travail apparaît être sans doute une forme de continuation, souligne l’humanité et les valeurs profondes qui animaient Jean-Philippe. Sans doute la voie ouverte par Jean-Philippe, la Cité des mémoires et le GERME, celle de l’histoire des mouvements étudiants, continuera de prospérer après son départ, bien que
celui-ci lui porte un rude coup. Le testament qu’il nous laisse, l’immense travail qu’il a produit, sera, nous l’espérons, une base pour de nombreux autres travaux qui éclaireront encore plus l’histoire des mouvements étudiants, et seront autant d’hommages éternels rendus à Jean-Philippe.
On dit souvent que les cérémonies comme celle-ci sont faites autant pour rendre hommage à celui qui part que pour soutenir celles et ceux qui restent. À celui qui part, Jean-Philippe, l’archiviste, l’historien, notre camarade, nous disons une dernière fois : merci pour tout, tout simplement.
À celles et ceux qui restent, sa famille, ses amis, ses camarades de recherche et de lutte, nous adressons nos plus sincères condoléances et notre compassion, et espérons que la douleur de son départ s’estompera le plus rapidement possible.
Merci de votre écoute.
