Né le 18 mars 1945 à Neuilly-sur-Seine (Seine, Hauts-de-Seine) ; ingénieur agronome ; dirigeant local (1964-1965, 1966-1967) et national (1965-1966, 1968-1969) de l’UNEF, il en est président en 1969 ; membre du PSU de 1961 à 1974 ; membre du bureau de la fédération de l’Hérault du PSU, de 1968 à 1974.
Luc Barret au congrès de l’UNEF, à Orléans, avril 1970
D’un père professeur de droit communiste et brigadiste et d’une mère d’origine suédoise et norvégienne, il connut le divorce de ses parents à dix ans, puis suivit une éducation protestante auprès de sa mère et au sein de la paroisse de Neuilly ; c’est la guerre d’Algérie qui entraîna sa première prise de conscience politique, la manifestation du 27 octobre 1960 étant d’ailleurs, par hasard, sa première manifestation. Il poursuivit ses études, à partir de la seconde, au lycée Charlemagne à Paris, où il devint animateur du ciné-club, milite au comité antifasciste contre l’OAS et Occident et adhère au PSU. Il obtint son baccalauréat « Maths élém », après un redoublement, en 1963, et préféra les études d’agronomie à l’École Polytechnique ayant déjà l’idée de travailler dans le tiers-monde.
Il entra en classe préparatoire au lycée Saint-Louis de Paris, dont il fut exclu en 1965, puis, en internat au lycée de Fontainebleau. C’est au lycée Saint-Louis qu’il adhéra à l’UNEF, devint président de l’Association générale des préparationnaires aux Grandes Écoles Scientifiques (AGPGES), participa au congrès de Toulouse (1 964) et à la fusion des AGE parisiennes des préparationnaires scientifiques, littéraires et commerciaux au sein de l’Association générale des étudiants préparationnaires (AGEP). En 1965-1966, il devint président de la Fédération nationale des étudiants préparationnaires (FNEP).
À la rentrée 1966, il entra à l’École d’agronomie de Montpellier, quitta ses fonctions nationales pour militer à « l’Agro » dans l’UGE et devenir président de l’Union générale des Étudiants de Montpellier (UGEM). En mai-juin 1968, il participa activement au lancement et à l’animation du mouvement. Après le reflux, lors d’une réunion des ESU à Grenoble en août, il fut sollicité pour renforcer le bureau national de l’UNEF, fut élu secrétaire général au congrès de Marseille (décembre 1968) et élu président de l’UNEF à l’AG de Dauphine en mai 1969. Ayant suspendu ses études pour une année, il démissionna fin 1969, reprit ses études à l’Agro de Montpellier en 3e année (spécialisation : économie rurale) et les termina fin 1970, devenant ingénieur agronome, malgré la tentative de ne pas lui attribuer de diplôme du fait de ses activités militantes. Après son service militaire, où il mena des activités clandestines, il travailla, avec Roger Barralis*, au bilan du mouvement étudiant et de mai 1968. Animateur du centre départemental des jeunes agriculteurs pendant quatre ans, il fut syndiqué à la FGA-CFDT. Membre du bureau fédéral du PSU, il démissionna lors du soutien à Mitterrand en 1974.
Après une période de chômage il partit, à l’été 1974, au Portugal et travailla dans un centre de réforme agraire. De retour en France, il fut chargé d’études à la coopération méridionale et participa à la manifestation des syndicats ouvriers et paysans « nous voulons vivre au pays » à Montpellier en 1975. De 1976 à 1983, il fut directeur d’union de coopérative. En 1983, il partit en mission au Zimbabwe pour former des délégués syndicaux et entra dans le milieu de la coopération. Salarié de l’institut Belleville, après le Zimbabwe, il partit au Cameroun (sept ans), en Côte d’Ivoire (six ans), puis au Tchad.
sources : Fonds Barralis (F delta 1 081), BDIC, Nanterre. — Entretien avec Luc Barret, 29 janvier 2003. Ecoutez son témoignage.
Jean Philippe Legois
dictionnaire biographique du mouvement social.