- Le Gay sçavoir, journal de l’AGEC dont Yves Moreau était le rédacteur en chef, 1938.
Yves Moreau, qui vient de mourir à l ‘âge de 97 ans a eu une longue vie de militant communiste, entamée comme militant étudiant.
Né en 1917, fils d’universitaires, il a fait ses études secondaires et supérieures au gré des mutations de ses parents. Précocement engagé, cet étudiant en allemand (alors à Strasbourg) est arrêté en 1934 par la Gestapo et condamné à dix mois de prison pour avoir en Allemagne même préparé le Congrès mondial des étudiants contre la guerre et le fascisme qui se tint à Bruxelles. Libéré après sa peine, il reprend ses études à Clermont Ferrand en 1935. Secrétaire local des étudiants communistes, il est membre du premier Bureau national des Etudiants communistes, formellement organisés aux côtés des JC au printemps 1939. Entre-temps, il avait en 1937 été élu président de l’Amicale des lettres au sein de l’AGE de Clermont Ferrand, membre de l’UNEF ; cela amorçait une évolution chez les étudiants communistes, jusqu’alors extérieurs et hostiles à l’UNEF, à qui ils préféraient l’Union fédérale des étudiants (UFE), qu’ils contrôlaient. Il est également membre de la direction du Rassemblement mondial des étudiants.
Mobilisé en 1939, prisonnier, évadé, il contribue à l’automne 1940 à l’organisation clandestine des étudiants communistes en zone Sud (il a repris ses études à Montpellier) avec Pierre Georges (futur colonel Fabien) et Yvon Djian. Arrêté à l’hiver 1941, il s’évade et rejoint les MUR (Mouvements unis de résistance).
Titulaire de la croix de guerre et de la médaille de la Résistance, il devient journaliste, principalement à l’Humanité, au service étranger, dont il assume la direction de 1963 à 1982, continuant à y travailler quotidiennement jusqu’en 1998.