L’UNEF et l’activité internationale (1971-2001) Journée d’étude 25 mai

Présentation 25 mai uie v2Journée d’étude organisée par le Collectif Pour l’Histoire de l’UNEF, le GERME, la Cité des mémoires étudiantes et le Musée de l’Histoire vivante A Montreuil, Musée de l’Histoire vivante, 25 mai 2025

L’histoire du syndicalisme étudiant français ne saurait être pleinement comprise sans une attention particulière à sa dimension internationale. À cet égard, l’activité internationale de l’UNEF issue du Renouveau entre 1971 et 2001 offre un champ d’analyse encore largement inexploré à l’exception d’un chapitre qui y est consacré dans le livre de Frédérick Genevée et Guillaume Hoibian[1]. Cette période, ouverte par les recompositions issues de Mai 68 et close par la réorganisation syndicale du début du 21e siècle qui touche tant le syndicalisme étudiant que le syndicalisme salarié notamment ce dernier dans sa dimension internationale, est marquée par des évolutions majeures du contexte international : Guerre froide, montée des luttes tiers-mondistes, accords d’Helsinki, guerre fraîche, fin des blocs, émergence d’une Europe politique et étudiante, mondialisation et globalisation des enjeux universitaires.

La journée d’étude vise à éclairer les logiques, les formes et les effets de l’activité internationale de l’UNEF durant ces trois décennies.

Loin de se limiter à un inventaire d’actions ou de déplacements, cette journée propose d’interroger, dans une approche croisée entre chercheurs et acteurs, trois axes problématiques :

  • Activité internationale : moteur d’affirmation ou facteur de fragilisation syndicale ?
    L’investissement sur la scène internationale fut pour l’UNEF une source de prestige, d’influence et de ressources symboliques. Mais il a également pu représenter un poids politique et organisationnel, dans un contexte de guerre froide puis d’écroulement de l’URSS. À travers quels mécanismes l’activité internationale a-t-elle contribué, ou au contraire nui, à l’ancrage national du syndicat ?
  • L’activité internationale, engagement politique ou représentation des intérêts étudiants ?
    L’UNEF a voulu à la fois développer sa mission de défense des intérêts étudiants et par anti-impérialisme ses prises de position sur des causes politiques internationales : anticolonialisme, luttes anti-apartheid, soutien aux étudiants du Tiers-Monde, solidarités européennes. Comment le syndicat a-t-il articulé revendications étudiantes et positionnements politiques, dans un contexte souvent polarisé par les grandes fractures idéologiques de la guerre froide ? Et si la défense des étudiants étrangers fut une constante de cette activité, quel fut l’impact au final de cette activité auprès des étudiants ?
  • Choix d’alliances : diplomatie étudiante ou alignement politique ?
    Dans un paysage international traversé de rivalités, de recompositions et de rapports de forces, l’UNEF a été amenée à nouer des alliances dont la principale passait par son investissement dans l’Union Internationale des Etudiants dominée par les Soviétiques. Elle y exerça des critiques internes et chercha aussi à développer ses relations bilatérales et même tenta de construire une organisation ouest-européenne. À quelles logiques répondaient ces choix ? Quelle autonomie le syndicat conservait-il face à l’influence dominante du PCF et de l’URSS ?

Par cette approche, il s’agit de mettre en lumière non seulement l’histoire d’une organisation, mais aussi celles de générations de militants pour lesquels l’internationalisme ne fut jamais une simple façade, mais un espace de construction d’identités, de pratiques et de savoir-faire politiques. La journée sera aussi l’occasion d’approfondir la comparaison avec son syndicat modèle : la CGT.

La journée s’articulera autour de communications introductives, de séquences thématiques mêlant témoignages d’anciens responsables et discussions analytiques, et d’échanges avec la salle. Elle sera documentée par une brochure regroupant chronologie, extraits d’archives, éléments bibliographiques et repères historiques.

En confrontant trajectoires individuelles et dynamiques collectives, cette journée ambitionne de contribuer à une meilleure compréhension du rôle des organisations étudiantes dans les circulations transnationales et dans l’émergence d’une conscience internationale chez les jeunes générations.

Pour suivre l’évolution du programme, c’est ici

La journée est ouverte à toutes et tous, sur inscription préalable, en présentiel au Musée de l’Histoire vivante à Montreuil (PAF : 15 euros)

 

 

Le collectif d’animation

 

[1]Frédérick Genevée et Guillaume Hoibian, Histoire de l’UNEF (1971-2001), du « Renouveau » à la « réunification », éditions Arcane 17 et Syllepse, 2024 pp. 253-300.

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