Vidéo: Olivier Crouillebois, « 1986: les germes de la crise. Le projet Devaquet avant le mouvement »
Olivier Crouillebois avait accepté de venir présenter au séminaire du GIS un aspect de sa thèse intitulée « La Loi Devaquet : raisons et sens d’un échec » le 9 janvier 2019, À l’issue de la victoire des droites à l’élection législative de mars 1986, la France se trouve dans une situation politique inédite avec un exécutif à deux têtes, c’est la première cohabitation. Le gouvernement décide d’abroger la loi sur l’enseignement supérieur en vigueur depuis 1984. Alain Devaquet, le jeune ministre délégué à l’Enseignement supérieur et à la Recherche propose un nouveau texte. Mais sa propre majorité ne le considère pas comme suffisamment audacieux et ne s’inscrit pas dans la logique libérale du nouveau gouvernement.
Olivier Crouillebois qui a soutenu sa thèse le 13 janvier, et désormais docteur en Histoire, reviendra en 2020/2021 pour aborder le mouvements étudiant de 1986 lui-même. Voir la vidéo sur la chaîne Youtube de la Cité des mémoires étudiantes.
Résumé de la thèse
À l’issue de la victoire des droites à l’élection législative de mars 1986, la France se trouve dans une situation politique inédite avec un exécutif dont les deux têtes n’ont pas la même couleurs politique : c’est la première cohabitation. Le gouvernement décide d’abroger la loi sur l’enseignement supérieur en vigueur depuis 1984. Alain Devaquet, le jeune ministre délégué à l’Enseignement supérieur et à la Recherche propose un nouveau texte. Mais sa propre majorité ne le considère pas comme suffisamment audacieux et ne s’inscrit pas dans la logique libérale du nouveau gouvernement. Le projet prend du retard et n’est présenté au Sénat qu’en octobre 1986. Peu offensifs depuis le printemps les étudiants et le principal syndicat, l’UNEF-ID dénoncent le texte et déclenchent un mouvement de contestation. Deux très grandes manifestations s’organisent en novembre et décembre. Des heurts violents entre les forces de l’ordre et les étudiants font basculer le mouvement dans une nouvelle dimension politique. Dans la nuit du 5 au 6 décembre, le jeune Malik Oussekine est frappé à mort par des policiers. L’opinion publique prend fait et cause pour les étudiants. Redoutant une crise politique majeure, le gouvernement retire le projet de loi le 10 décembre. On aura retenu de cette crise que la phase la plus aigüe, mais il s’avère que ce projet de loi possédait les germes son propre échec à sa création. Mais au-delà de la crise estudiantine, la situation cohabitationniste tout d’abord, mais surtout les antagonismes persistants entre les deux partis de la coalition de droite, le RPR et l’UDF fragilisé le bon déroulement de l’élaboration et la mise en place du projet de loi Devaquet.