lecture : Comité National d’Evaluation Les missions de l’enseignement supérieur : principes et réalités

Comité National d’Evaluation Les missions de l’enseignement supérieur : principes et réalités. (La documentation française). Nous noterons dans ce rapport 1997 au Président de la République, la troisième partie consacrée à «quelques missions de l’enseignement supérieur», et notamment le chapitre «les étudiants dans l’Université» qui passe en revue en quelques pages la formation, la recherche, l’orientation, l’insertion professionnelle. Aussi, quelques remarques sur «l’université lieu de vie», «l’université et les étudiants dans la cité». Mais tout ceci est évidemment un peu rapide, s’agissant plus de recommandations que d’analyses. Ainsi, si les rédacteurs se félicitent du développement de la vie associative, elle se caractérise par «une prolifération brouillonne», ce qui peut-être le signe d’une bonne santé dans un milieu jeune. De même la réflexion sur la participation électorale et l’absentéisme des élus étudiants  «on peut se demander si les étudiants, qui ont tendance à se situer plus souvent sur le terrain de la revendication et de la contestation que sur celui de la responsabilité partagée, se considèrent comme des acteurs à part entière de l’institution», alors qu’on pourrait inverser la question (et la responsabilité) : l’université se présente t’elle comme un lieu légitime d’exercice de la citoyenneté. Passant trois, quatre ou cinq ans dans l’université, l’étudiant est dans une certaine mesure dans une situation précaire. Après-tout, les élections sociales dans les entreprises comportent également de forts taux d’abstention, encore plus élevés chez les salariés intérimaires ou en contrat à durée déterminée. Et le lien noué par l’étudiant avec son enseignant n’est pas celui noué par le salarié avec son employeur. Le salarié a droit à sa rémunération, même si son travail laisse à désirer, alors que l’étudiant n’a droit à son diplôme, son UV ou UE, quelque soit la quantité de travail fournie, qu’en fonction de la qualité. Au délà, le rapport de l’étudiant à l’institution apparaît plus abstrait (saufs moments particuliers) et ce sont les «spécialistes», élus, militants, qui s’en préoccupent au quotidien. Nous aurons l’occasion d’y revenir.

 

Robi Morder

Les Cahiers du Germe trimestriel n° 6 – 1° trimestre 1998

 

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