Il y a quarante ans, le congrès de fondation de l’UNEF indépendante et démocratique.

UNEF ID ministere les 5Lors des JARME (Journées archives, recherche et mémoires étudiants) de novembre 2020 nous reviendrons avec documents et témoins sur la création et la vie de l’UNEF indépendante et démocratique, dont la Cité des mémoires a traité les archives. Profitons de ce quarantième anniversaire d’un congrès de fondation, dit « congrès de réunification », qui eut lieu du 3 au 5 mai 1980 pour en donner quelques éléments, et documents.C’est en janvier 1980 que le MAS (Mouvement d’action syndicale) et l’UNEF-US (Unef unité syndicale, une des deux branches issues de la scission de l’UNEF de 1971) décident d’organiser un «congrès de réunification» en mai 1980. Sur la photo en une de gauche à droite : Philippe Plantagenest, Michel Assoun, Jean-Christophe Cambadélis, Marc Rozenblat et Philippe Darriulat, sortie d’un rendez-vous au ministère des Universités le 5 janvier 1981, (photo parue dans L’étudiant de France, journal de l’UNEF-ID, n°5, janvier 1981).

L’accord de principe ne fut pas facile à conclure. Dans le MAS, dirigé depuis 1977 par la LCR (Ligue communiste révolutionnaire), existe une minorité autogestionnaire, la TSA (tendance syndicaliste autogestionnaire) qui réunit CCA (Comités communistes poursignatures l’autogestion) et rocardiens. De son côté, l’UNEF-unité syndicale est dirigée par l’OCI (Organisation communiste internationaliste, dite «lambertiste») mais une tendance socialiste (à majorité mitterrandiste mais avec une minorité rocardienne) y existe : la TRS (tendance reconstruction syndicale). TSA et TRS ont conclu un texte commun pour le congrès de réunification.

CONGRES UNEF ID 1980 MANDATSUne CPN (commission paritaire nationale), est mise en place à partir de janvier 1980 par l’accord MAS/UNEF-us, ou siégent les représentants des bureaux nationaux et de chacune des tendances (TSA du MAS, TRS de l’UNEF-us), soit quatre composantes (puis cinq avec le MASE – tendance sortie du MAS en mars 1980 et soutenant le BN de l’UNEF-us). Dans chaque ville et université parisienne, des CPL (commissions paritaires locales) sont aussi mises sur pied. La référence commune est la « charte de réunification », dite aussi « charte de Paris », ratifiée par toutes les tendances, en dernier par les assises du MAS (14 mars 1980), et confirmée par le congrès de mai 1980. (Publiée en annexe de 100 ans de mouvements étudiants, Germe, Syllepse 2007)

La dernière grande réunion de la « Commission paritaire nationale de réunification », avec les représentants de toutes les commissions paritaires locales de ville et d’université, se tient au CHU de la Pitié. (Chaque CPL est composée d’un représentant par tendance). Cette réunion débute le samedi 6 avril 1980 où l’on compte 12000 adhérents, et se termine le lendemain où l’on compte près de 17000 adhésions (16172 selon le total indiqué sur le document dont nous disposons), base retenue pour les mandats au congrès, avec un délégué pour 27 et un par reste de 14. (à droite, début de la première page, puis signatures des représentants des tendances à la commission de validation)

Trois textes sont soumis pour le congrès : un du BN de l’UNEF-us, un du BN du MAS et un texte TSA-TRS.La dernière commission de validation des mandats, débute le 30 avril pour se terminer le 2 mai au matin, avec une interruption pouredf 1 permettre la participation aux défilés du 1er mai. Le 2 mai se tiennent les derniers congrès du MAS (à Dauphine) et de l’UNEF-us (à Nanterre). Le « congrès de réunification » doit commencer le 3 mai jusqu’au 5 mai. Il s’achèvera le 5 mai tard dans la soirée à Nanterre.

Voici la répartition par ville et AGE des voix et mandats qui se sont portés sur ces textes validés par la commission de validation des mandats (à gauche, cliquer deux fois dessus pour agrandir). Nous avons mis en rouge quand il n’était pas indiqué dans le document le total des adhérents des AGE en multipliant le nombre de mandats par 25, ce qui nous donne un nombre total légèrement supérieur à 17 000.

En septembre 1980 l’UNEF-ID sort le premier numéro du journal Etudiants de France. En une la dénonciation de la « carte universitaire » mise en place par le ministère, ce qui va provoquer des mobilisations dans de nombreuses villes. L’UNEF-ID sera reçue en décembre, ce qui vaut en quelque sorte reconnaissance du nouveau syndicat par les autorités (voir la photo parue dans EDF n° 5 en début du present article)

Pour aller plus loin : voir sur notre site l’article « trois livres pour un enterrement », http://www.germe-inform.fr/?p=694 et les références qui y sont données.

 

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