Lecture: Roland – Sylvain Mominé, La violence dans le mouvement étudiant en Côte d’Ivoire de 2000 à 2010

feanfIl s’agit d’un mémoire de Master 2 en sociologie. La période est donc celle de la violente décennie qui vit la Côte d’Ivoire en proie à  une sorte de guerre civile, à laquelle le mouvement étudiant fut lié. L’étude repose pour l’essentiel sur onze entretiens menés à distance (par Skype) avec d’anciens responsables étudiants.

En fait le mémoire déborde largement de la période annoncée, commençant en 1998 et allant jusqu’en 2018. . Au total, ce qui se dégage de l’étude est moins « la violence » en général que la dérive  de la FESCI (Fédération des étudiants et scolaires de  Côte d’Ivoire), organisation d’opposition démocratique devenue une milice auxiliaire du pouvoir se finançant par des procédés mafieux : prise de  contrôle des gares d’autobus menant aux campus (et donc des tickets), des cités universitaires (et donc des loyers), des versements de bourses (donc taxées), etc…

La situation politique générale est sommairement évoquée sans que la problématique pose la question du rapport entre la violence au sein du mouvement étudiant et la violence régnant sur l’ensemble de la Côte d’Ivoire. Au vrai le monde étudiant n’est guère présenté au lecteur, qui se perd un peu dans la multiplicité des organisations étudiantes rivales. Un lecteur français superficiel pourrait s’amuser de la situation décrite de 2001 : deux congrès rivaux de la même organisation se tenant en parallèle et aboutissant à l’élection de deux présidents. Parallèle avec les congrès rivaux des deux UNEF en 1971, mais trompeur : dans le cas ivoirien il y a eu violences de masse et morts d’hommes, faisant suite à de multiples violences meurtrières chez les étudiants.

Au total, un aperçu partiel de certains aspects des années de plomb en Côte d’Ivoire.

 

 

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