Vient de paraître « Mobilisations étudiantes dans le monde: les années 68 »

Materiaux couvertureVient de paraître,  un numéro de Matériaux pour l’histoire de notre temps (revue de La contemporaine, Bibliothèque, archives, musée – ancienne BDIC, et de l’Association des amis  de La contemporaine) consacré à « Mobilisations étudiantes dans le monde: les années 68 », sous la coordination scientifique de Ioanna Kasapi, Robi Morder et Caroline Rolland Diamond, et la coordination éditoriale d’Anne Joly (La contemporaine) et Robi Morder. 

Ce numéro 127-128 de la revue, a été réalisé avec l’apport des équipes du Germe et de la Cité des mémoires étudiantes, certaines contributions  étant issues de plusieurs de nos séminaires de recherche et d’archives (par exemple sur les pavillons de la Cité universitaire), ou de travaux préparatoires à notre colloque de mai 2018 « Empreintes étudiantes des années 68 dans le monde ». La livraison est très illustrée d’affiches, photographies, documents issus pour l’essentiel des fonds de La contemporaine, auprès de laquelle on peut le commander. (via le site ou par voie postale (La contemporaine, 6, allée de l’UniversitéF-92001 Nanterre Cedex)

Ci-après l’avant-propos, le sommaire et les résumés français et anglais des articles.

AVANT-PROPOS 

Ioanna Kasapi, Robi Morder, Caroline Rolland Diamond.

En 1988, la BDIC, devenue depuis La contemporaine, consacrait une exposition aux 20 ans de mai 1968 intitulée « Les mouvements étudiants en France et dans le monde ». L’ouvrage/catalogue éponyme fut également publié en tant que numéro triple de notre revue (1) . Depuis, avec le travail de collecte de documents et d’archives pour lequel La contemporaine a eu, et conserve un rôle essentiel (2), la recherche a progressé, intégrant le «moment 68 » dans les « années 68 » consacrées par le colloque de 1998 à L’Institut d’histoire du temps présent(3).

Alors que l’image de 68 se limitait à une « révolution culturelle» ou à une « explosion juvénile» cantonnées dans l’arène universitaire, omettant aussi bien la dimen­sion sociale, essentielle notamment pour le cas français qui a connu la plus puissante grève générale de son his­toire, que la crise politique, les travaux de recherche menés alors, s’appuyant sur les sources les plus diverses, ont approfondi ces différents terrains et donné lieu à une série d’ouvrages. Mais, paradoxalement, dans ce foison­nement de travaux, très peu d’études ont été consacrées aux 68 étudiants, du moins en France. De ce point de vue, le numéro de 1988 faisait exception.

La création du Groupe d’études et de recherche sur les mouvements étudiants (GERME) en 1995 dont La contem­poraine et le Maitron furent le berceau, puis de la Cité des mémoires étudiantes en 2008, a permis de stimuler de nombreux travaux, communications dans des col­loques et séminaires, et contributions à des ouvrages plus généraux ou à des revues. Mais il a fallu attendre ce 50e anniversaire pour que trois livres soient enfin consacrés aux jeunesses scolarisées (4), une avancée com­plétée, bien sûr, par le présent numéro de Matériaux, qui est le troisième réalisé en commun par le Germe et La conternporaine (5), 10 ans après l’exposition virtuelle La contemporaine/Cité des mémoires étudiantes/La parole errante « Les années 68, un monde en mouvement »(6). La présente livraison est orientée vers la dimension inter­nationale des années 68 étudiantes. Désireux d’apporter de nouveaux regards en la matière, nous n’avons pas visé à l’exhaustivité en ayant la prétention de couvrir l’en­semble du monde, ni cherché à réitérer ce qui a déjà été écrit, notamment dans les précédents numéros de notre revue. Après une réflexion sur les continuités et ruptures des années 68, nous poursuivons par plusieurs plongées dans ce qu’il s’est passé en Amérique du nord, dans l’Eu­rope du sud alors sous la dictature et dans le continent africain, avant de nous intéresser à la situation à Paris puisque les étudiants étrangers ont également participé à la mobilisation, notamment à la Cité universitaire inter­nationale. Enfin, la réception du 68 français chez des étudiants russes d’aujourd’hui invite le lecteur à réfléchir plus avant sur l’impact et la place des années 68 dans le monde contemporain, en s’appuyant notamment sur des sources concernant les mondes étudiants.

Par la diversité – tant de nature que de contenu (de la simple description de fonds d’archives ou de situations particulières, à des analyses plus poussées) – des contri­butions de ce numéro, nous espérons avoir participé à la poursuite de la collecte de matériaux pour l’histoire de notre temps.

(1) «Mai-68 : Les mouvements étudiants en France et dans le monde », n° 11-13, 1988.

(2) Mémoires de 68: guide des sources d’une histoire à faire, Paris, Verdier, 1993.

(3) Colloque «Les années 68, évènements, culture et modes de vie », Cachan, 1998, publié en 2010 aux éditions Complexe.

(4) Jean Philippe Legois, Alain Monchablon, Robi Morder, Etudiant-es en révolution?; jean-Philippe Legois, 33 jours qui ébranlèrent la Sorbonne; Didier Leschi et Robi Morder, Quand les lycéens prenaient la parole, Paris, Syllepse, Collection Germe, 2018.

(5) « Jeunesses, d’un mai à l’autre », 2004; «1907: une union étudiante est née »,2007.

(6) http://www.lacontemporaine.fr/expositions/mai68/ reprenant le titre de l’ouvrage co-édité par la BDIC/La contemporaine et les éditions Syllepse en 2008,.

SOMMAIRE

Ioanna Kasapi, Robi Morder, Caroline Rolland Diamond: Avant-propos

Robi Morder : Transformation des mandes et mouvements étudiants

Caroline Rolland-Diamond : Etre étudiant et conservateur dans les années 1968 en Californie

Jean-Philippe Warren : « Dialoguer, c’est se faire fourrer », la mort du syndicalisme étudiant québécois

Giulia Strippoli : Portugal: un mouvement étudiant dans un contexte de dictature

Matthieu Gillabert : « Cité en lutte» ! Transferts culturels et réappropriations des révoltes à la Cité internationale

Kostis Kornetis: Comment les années 1968 ont traversé la Fondation Hellénique

Angélica Muller : « Subversion et désordre »: Les années 68 de la Maison du Brésil vue par les militaires brésiliens

Nino Lima: L’occupation de la Maison de l’Argentine à la Cité internationale

Françoise Blum : « Mai » en Afrique La réception des événements français: 1917 et 1968 chez les jeunes Russes aujourd’hui Natalia Smolianskaïa

Ioanna Kasapi : Les mouvements étudiants des années 68 dans le monde . Vers un atlas de ressources?

Franck Veyron : 1968, cinquante ans plus tard

Gérard Petitjean ; Ce que la Cimade a fait pendant les événements

Thomas Morel : La ligue des droits de l’Homme en mai 68

LA CONTEMPORAINE VUE PAR

Geneviève Dreyfus-Armand : Les « années 68 », de la BDIC à La Contemporaine. Collecte documentaire, contribution à la recherche et diffusion des connaissances

COMPTE RENDU DE LECTURE

Alain Monchablon : lecture de Ludivine Bantigny, 1968,de grands soirs en petits matins

COMPTES RENDUS DE COLLOQUES

Alice Bouviala : « Sur les traces du 22 mars », Université Paris Nanterre, 23 et 24 mars 2018

Matthieu Gillabert : « Empreintes étudiantes des années 1968 dans le monde » Paris, 2-4 mai 2018

VARIA

Charles Mercier : René Rémond, Nanterre et 68

Anne-Marie Pavillard : L’ADIR : s’entraider et témoigner

RÉSUMÉS

Caroline Rolland-Diamond, (Germe, Université de Nanterre)

ÊTRE ÉTUDIANT ET CONSERVATEUR DANS LES ANNÉES 68 EN CALIFORNIE

Alors que l’historiographie dominante et la mémoire collective continuent d’associer surtout les années 68 et la mobilisation étudiante étatsunienne de la Nouvelle Gauche, contre la guerre du Vietnam et pour le BladcPower, de nombreux étudiants étaient conser­vateurs. Prenant pour exemple les campus de Californie, cet article examine les spécificités de cette mobilisation étudiante conservatrice qui n’était pas uniquement une opposition à la Nouvelle Gauche mais rassemblait plus largement autour d’une culture de la jeunesse conservatrice.

TO BE A CONSERVATIVE STUDENT IN 1960S CALiFORNIA

While both the scholarly literature and collective memory of the long 60S continue to focus on the stu­dent New Left, antiwar, and Black power protest, many students of that era were conservative. Taking California campuses as a case study, this article exam­ines the specifies of this conservative student move­ment. Indeed, conservative students did not only mobilize in opposition to the New Left, but also con­tributed to the making of a conservative youth culture.

Robi Morder (Germe,UVSQ)

MUTATIONS UNIVERSITAIRES, TRANSFORMATIONS DES MOUVEMENTS ÉTUDIANTS.

Si 1968 est considérée comme « année internationale des étudiants », les mouvements étudiants des années 68 adoptent un nouveau réper­toire d’action et d’organisation dans un contexte de transformation générale des universités. Laugrnentation des effectifs étudiants n’est pas identique selon les pays et les continents. Cette massification produit des effets différents en fonction des contextes politiques nationaux.

TRANSFORMATION OF UNIVERSITIES, TRANSFORMATION OF STUDENT MOVEMENTS

While 1968 is considered the « International Year of Students, » the student movements of the long ’68, which adopted a new repertoire of collective action and organization have to be understood against the backdrop of wider university transformation. The increase in student numbers was not the same across countries and continents. This massification thus had a different impact depending on national political contexts.

Jean-Philippe Warren (Université Concordia, Montréal)

« DIALOGUER, C’EST SE FAIRE FOURRER ». LA MORT DU SYNDICALISME ÉTUDIANT QUÉBÉCOIS

Au Québec, on peut distinguer trois périodes dans la montée du militantisme étudiant dans les années 1960: d’abord un fractionnement entre une multitude de groupes agissant dans une indifférence politique du milieu où le sentiment dominant est moins la colère que l’ennui. Pour répondre à cette insouciance le syndicalisme étudiant se radicalise dans les années 1960. Finalement au bout des années 1968, les grandes unions ont disparu, et la majorité des associations étudiantes sont dissoutes. Une parenthèse agitée de l’histoire du mouvement s’est refermée.

« DIALOGUER, C’EST SE FAIRE FOURRER» OR THE DEATH OF THE QUEBECOIS STUDENT MOVEMENT

Three periods characterize the rise of student mili­tancy in Quebec in the 1960s: the de cade began with division when a series of groups acting in the midst of political indifference in a milieu where the domi­nant feeling was less anger th an bore dom. Then, in an attempt to respond to such carelessness, student unionism radicalized over the course of the 1960s. Finally, in the late 1960s, large unions disappeared and the majority of student associations were dis­solved. This short and restless parenthesis in the history of the student was closed.

Giulia Strippoli (Université Nova, Lisbonne)

PORTUGAL: UN MOUVEMENT ÉTUDIANT DANS UN CONTEXTE DE DICTATURE

1969 est une année tournant pour un mouvement étudiant agissant sous une dictature. La guerre coloniale provoque des mobilisations. Les 68 français, italien et allemand contribuent à politiser le mouve­ment d’abord à Lisbonne, puis à Coimbra jusque-là plus « tradition­nelle », et en exil, notamment à Paris. La chute de la dictature le 25 avril 1974 inaugure une période nouvelle, les étudiants s’impliquant comme acteurs des changements jusqu’à la « désidéologisation » des années 1980.

THE PORTUGUESE STUDENT MOVEMENT: MOBILIZING IN A DICTATORSHIP

1969 was a turning year for the Portuguese student movement oper­ating in a dictatorship. The colonial war created mobilization. The French, ltalian and German 68 protest movements contributed to politicize the movement first in Lisbon, then in Coimbra, which had been until then more « tradition al, » as weil as for the Portuguese in exile, notably in Paris. The fall of the dictatorship on April 25, 1974 ushered in a new era, with students becoming involved as actors of change until the « de-ideologization » of the 1980s.

Matthieu Gillabert (Université de Fribourg)

« CITÉ EN LUTTE» ! TRANSFERTS CULTURELS ET RÉAPPROPRIATIONS DES RÉVOLTES À LA CITÉ INTERNATIONALE

Cette contribution interroge la spécificité des pratiques de revendications et des formes d’encadrement, voire de répression exercée à l’encontre de la population étudiante résidant à la Cité internationale universitaire de Paris au cours des années 1968. Cet espace social où vit une majo­rité d’étudiants étrangers apparaît à la fois comme une caisse de résonnance des révoltes parisiennes et un lieu de réexportation de la contestation parisienne.

« CITÉ EN LUTTE! » CULTURAL TRANSFERS AND REAPPROPRIATIONS OF THE PARIS UPRISINGS AT THE CITÉ INTERNATIONALE

This contribution examines the specifie practices of demands and forms of supervision, and even repression, of the student population residing at the Cité internatio­nale universitaire de Paris during the long ’68s. This article shows that this social space inhabited by a major­ity of foreign students served both as a sounding board of the Paris revolts and as a key place for re-exporting the Paris protest.

Kostis Kornetis (Universidad Carlos III, Madrid)

COMMENT LES ANNÉES 1968 ONT TRAVERSÉ LA FONDATION HELLÉNIQUE

L’article présente à partir des archives et de témoignages, les réactions de l’administra­tion de la Fondation Hellénique de la Cité internationale universitaire de Paris face à la politisation des étudiants grecs, du début des années soixante, jusqu’à la période de la dictature. I’occupation en 1968, les mobilisations de 1973 faisaient écho à la situation en Grèce même, tout en participant du mouvement étudiant en France.

HOW THE LONG ’68 HAVE AFFECTED THE HELLENIC FOUNDATION

Based on archivaI material and oral testimonies, this article examines how the admin­istration of the Hellenic Foundation of the Cité internationale universitaire de Paris reacted to the politicization of Greek students, from the early sixties to the dictatorship. Their activity, marked by both the 1968 occupation and the 1973 mobilizations, echoed the situation in Greece, while participating in the student movement in France.

Angelica Muller (Université fédérale Luminense, Brésil)

« SUBVERSION ET DÉSORDRE» : LA MAISON DU BRÉSIL VUE PAR LES MILITAIRES BRÉSILIENS

La Maison du Brésil et ses étudiants ont été impliqués dans le Mai français. Comment les militaires au pouvoir au Brésil, ont-ils apprécié ces événements, et tenté de contrôler la situation à distance? A partir des archives brésiliennes et françaises, on cerne mieux les problèmes posés par la gestion d’une Maison dépendante du gouvernement brésilien, mais qui était située sur le territoire français.

SUBVERSION AND DISORDER: THE HOUSE OF BRAZIL AS VIEWED BV BRAZILIAN MILITARV OFFICIALS

The House of Brazil and its students were involved in the French May 68. How did the military in power in Brazil view these events, and how did they try to control the situation from a distance? Using both Brazilian and French archives, this article sheds new light on the problems raised by the challenge of managing a House dependent on the Brazilian government, while located on French territory.

Nino Lima (Université Paris 1 Panthéon/Sorbonne, ENS Cachan)

L’OCCUPATION DE LA MAISON DE L’ARGENTINE À LA CITÉ INTERNATIONALE

De mai à juillet 1968, la Maison de l’Ar­gentine à la CIUP est occupée par un groupe d’Argentins, surtout des artistes, qui s’en prend au régime militaire au pouvoir en Argentine et y reproduit le contenu de mobilisations qui ont lieu dans le pays, en particulier chez les artistes. Déclenchée par les autres évé­nements, l’occupation constitue une irruption du mouvement social argentin en Mai 68 en France.

THE OCCUPATION OFTHE ARGENTINIAN HOUSE AT THE CITÉ INTERNATIONALE UNIVERSITAIRE DE PARIS

From May to July 1968, the House of Argentina at the Cité internationale uni­versitaire de Paris (CIUP) was occupied bya group of Argentines, mostly artists, who lash out at the ruling military regime in Argentina and reproduced in the Casa Argentina the political mobiliza­tions taking place in their home country, especially among artists. Triggered by other events in Paris, this occupation constituted an irruption of the Argentine social movement in May 68 in France.

Natalia Smolianskaia (Université d’Etat de sciences humaines, Moscou)

LA RÉCEPTION DES ÉVÉNEMENTS FRANÇAIS: 1917 ET 1968 CHEZ LES JEUNES RUSSES AUJOURD’HUI.

Cette recherche consacrée à la réception en Russie du mai 1968 français se fonde principalement sur des entretiens effectués avec des jeunes Russes d’aujourd’hui. L’article montre que la force symbolique de Mai 1968 joue un rôle de transfert entre le récit symbolique de la révolution d’Octobre et est un moment constitutif pour de nouvelles formes d’auto-­identification de la jeunesse contestataire russe.

THE RECEPTION OF THE FRENCH MAY 68 EVENTS: 1917 AND 1968 AS VIEWED BYYOUNG RUSSIANS TODAY.

This research is devoted to the reception of the 1968 French events in Russia. It is based on a series of interviews with young Russians conducted over the past few years. It argues that the symbolic power of May 1968 makes a transfer pos­sible between the symbolic meaning of 1917 Revolution and a crucial moment for the emergence of new forms of self-iden­tification among the Russian protest youth.

Francaise Blum (CHS, Paris 1)

« MAI» EN AFRIQUE

Les recherches sur les mouvements étudiants africains sont pour la plupart récentes. Le cas du Mai sénégalais est le plus connu. Le livre Etudiants africains en mouvements: contribution à une histoire des années 68, qui fait suite au colloque de juillet 2015, permet de connaître d’autres mouvements pour la période 1960-1980 dans onze pays majoritairement franco­phones et, plus marginalement, anglophones.

“ MAY» IN AFRICA

Only recently have scholars started to examine African stu­dent movements. The case of the Senegalese May 68 is the most weil known example. The book Etudiants africains en mouvements: contribution à une histoire des années 68, based on papers presented at an international conference in 2015, presents other student movements that developed between 1960 and 1980 in II mostly French-speaking countries, as weil as in a few Anglophone ones.

Ioanna Kasapi (Cité des mémoires étudiantes)

LES MOUVEMENTS ÉTUDIANTS DES ANNÉES 68 DANS LE MONDE … VERS UN ATLAS DE RESSOURCES?

Quelles traces trouve t-on de ces mouvements étudiants dans le monde? Comment les conserver et les valoriser? Italie, Grèce, France, Amérique du Nord, une exploration parmi ces pays per­met de découvrir des centres d’archives, des musées et des nou­velles sources pour connaître et approfondir cette histoire des contestations étudiantes.

THE 1960S STUDENT MOVEMENTS IN THE WORLD … TOWARDS AN ATLAS OF RESOURCES?

What is left of student movements that developed across the world in the 1960s? How should we keep and valorize the se records? By examining the situation in Italy, Greece, France, and in NorthAmerica, this article presents a series of archivaI centers, museums, and other sources to help improving our knowledge and understanding of the history of these various student protest movements.

Franck Veyron (La Contemporaine)

1968 CINQUANTE ANS PLUS TARD

La contemporaine est l’un des principaux centres d’archives privées sur les années 68 en France et dans le monde. Elle a largement contribué à enrichir des collections sur des sujets et dans des registres très différents: archives, tracts, journaux, dessins, photographies, affiches, fonds de chercheurs, fonds audiovisuels. Bibliothèque, musée, archives, La contemporaine contribue ainsi à la recherche historique.

1968 FIFTY YEARS LATER …

La contemporaine is one of the main private archivaI centers on the long 1960s in France and in the world. It has largely contributed to enriching collections on a variety of topics and for­mats: records, leaflets, newspapers, drawings, photographs, posters, personal papers of schol­ars, audiovisual funds. Library, museum, archives, La contemporaine is thus a major contributor to historical research.

Gerard Petitjean (La Contemporaine)

CE QUE LA CIMADE A FAIT PENDANT LES ÉVÉNEMENTS

En 1968, la Cimade intervint tout d’abord auprès des personnes tou­chées par les événements qu’il s’agisse des blessés du Quartier latin ou des populations immigrées, à Paris comme en province. Elle cher­cha également à sensibiliser l’opinion publique au sort des étrangers expulsés pour avoir pris part aux manifestations. Cette période fut, pour les équipiers de la Cimade, l’occasion de multiples contacts qui vinrent enrichir leurs réflexions. Parallèlement, des questionnements se firent jour au sein de l’association qui la marquèrent durablement.

WHAT THE CIMADE DID DURING THE EVENTS

In 1968, the Cimade first got involved with people affected by the events, whether it was people wounded during the Latin Quarter clashes, or immigrant populations in Paris and in the provinces. It also sought to raise public awareness of the fate of foreigners depor­ted for taking part in the demonstrations. For the Cimade volunteers, this period produced multiple contacts which enriched their reflec­tions and views.At the same time, questions arose within the asso­ciation that had a lasting impact.

Thomas Morel (La Contemporaine)

LA LIGUE DES DROITS DE L’HOMME EN MAI 68

La Ligue des droits de l’homme est entrée en résonance avec le mouvement de mai 1968 par ses actions de dénon­ciation des violences policières et de soutien aux étran­gers expulsés. Un dossier relatif aux événements est consultable dans le fonds d’archives de la Ligue, qui sera ouvert à la consultation fin 2018 à La contemporaine.

THE LIGUE DES DROITS DE L’HOMME AND THE MAY 1968

The Ligue des droits de l’Homme resonated with the May 1968 movement through its actions to denounce police violence and support expelled foreigners. A file relating to the events can be consulted in the Ligue’s archives, which will be open for consultation at the end of 2018 at La Contemporaine.

Genevieve Dreyfus Armand (A été directrice de la BDIC)

LES « ANNÉES 68 », DE LA BDIC À LA CONTEMPORAINE. COLLECTE DOCUMENTAIRE, CONTRIBUTION À LA RECHERCHE ET DIFFUSION DES CONNAISSANCES

Vingt ans après les « événements» de 1968, la BDIC, aujourd’hui La contemporaine, disposait déjà quand elle organisa l’exposition de 1988 de collections abondantes. Fondée sur une collecte documentaire prolongée et une activité de recherche menée dans le cadre de partenariats scientifiques diversifiés, la BDIC a ainsi apporté depuis, avec le colloque de 1998, l’exposition virtuelle de 2010 et plusieurs publications une contribution notable à la connaissance historique des années 1968.

THE LONG ’68: FROM THE BDIC TO LA CONTEMPORAINE. DOCUMENTARV COLLECTION, CONTRIBUTION TO RESEARCH AND DISSEMINATION OF KNOWLEDGE

Twentyyears after the « events » of 1968, the BDIC, which was recently renamed La contemporaine, was already holding rich collections when it organized its 1988 exhi­bition. With its work based on extended documentary collection and a research agenda carried out in partner­ship with a series of institutions and social scientists, the BDIC has since brought, with the 1998 symposium, the 2010 virtual exhibition, and several publications, a significant contribution to the historical knowledge of the long ’68.

Alice Bouviala (Cité des mémoires étudiantes)

COLLOQUE « SUR LES TRACES DU 22 MARS », UNIVERSITÉ PARIS-NANTERRE, 23 ET 24 MARS 2018.

Compte-rendu de colloque. Le 22 mars 1968, des étudiants décident d’occuper la tour administrative de la faculté de Nanterre, qui n’était alors qu’une annexe de la Sorbonne. Cinquante ans après, presque jour pour jour, ils se retrouvent avec des chercheurs et des étudiants lors d’un colloque à l’Université Paris Nanterre.

« ON THE TRACKS OF MARCH 22 » INTERNATIONAL CONFERENCE, PARIS NANTERRE UNIVERSITY, MARCH 23-24,2018.

Conference report. On March 22, 1968, students at the fac­ulty of Nanterre, which back then was only a bran ch of the Sorbonne, took over the administrative tower where the university president’s office was located. Fifty years later, scholars and students joined at Nanterre Paris University to reflect upon the events.

Matthieu Gillabert (Fribourg)

COLLOQUE « EMPREINTES ÉTUDIANTES DES ANNÉES 1968 DANS LE MONDE», PARIS, 2-4 MAI 2018

Compte-rendu. Le colloque « Empreintes étudiantes des années 1968 dans le monde », avait un double objectif: adop­ter une perspective globale sur les mouvements étudiants de 1968, et s’intéresser à l’héritage de ces mouvements, à leurs « empreintes ». S’intéresser à ces traces c’est s’interroger sur la volonté – ou non – des mouvements d’inscrire leur action dans le temps, de l’ancrer dans une mémoire individuelle ou collective.

THE IMPRINTS OF 1968 STUDENT MOVEMENTS IN THE WORLD, PARIS, MAY 2-4,1968

Report. « The Imprints of 1968 Student Movements in the world » conference had two objectives: to adopt a global per­spective on the 1968 student movements and examine the legacies of these movements, their ‘imprints.’ Paying atten­tion to the marks these movements left means questioning how these student movements sought, or did not seek, to inscribe their movements durably in individual or collective memory.

Alain Monchablon (Germe)

LUDIVINE BANTIGNY, 1968 DE GRANDS SOIRS EN PETITS MATINS, LE SEUIL, 2018

Ce qui donne son côté novateur à ce livre c’est qu’il se fonde sur le dépouillement d’un nombre considérable d’archives officielles, et d’un vaste corpus de tracts contemporains, conservé a la BnF et à La contemporaine. L’auteure démontre  ainsi que partout, même loin des grands centres, « quelque chose arrive » et que les mois de Mai-Juin forme un ensemble pour l’essentiel homogène

LUDIVINE BANTIGNY, 1968 DE GRANDS SOIRS EN PETITS MATINS, LE SEUIL, 2018

This book’s originality is based on its use of a large number of official documents and contemporary leaflets and pamphlets, which are stored at the Bibliothèque nationale de France and at La contemporaine. The author demonstrates that everywhere, including in places far away from large urban centers, « something happened » and that the months of May-June 1968 constituted a globally homogenous period.

Charles Mercier (ESPE Bordeaux)

RENE REMOND, NANTERRE ET 68

C’est à partir de 1968 que René Rémond, professeur d’histoire à Sciences Po et à Nanterre, s’implique davantage dans la vie institutionnelle jusqu’à devenir le premier président de la nouvelle université « Paris 10 Nanterre » en février 1971 pour cinq ans. Ce mandat correspond à la mise en place des nouvelles structures prévues par la Loi Faure et à une contestation estudiantine quasi permanente sur le campus.

RENE REMOND, NANTERRE, AND 68

Starting in 1968, René Rémond, professor of history at both Sciences Po and Nanterre, becameincreasinglyinvolved in institutional life untilhebecame the first president of the new university“Paris 10 Nanterre” in February 1971. Duringhisfive-yearterm as president, new structures were set up as provided for by the Faure Law and studentprotestbecame an almost permanent feature of life on campus.

Anne-Marie Pavillard (a été bibliothécaire à la BDIC)

L’ADIR : S’ENTRAIDER ET TEMOIGNER

Les archives de l’ADIR ont été déposées à La contemporaine par vagues successives depuis 2000 jusqu’à aujourd’hui. Cet article revient sur les deux missions principales de l’association : l’entraide entre les membres via le « Service social » et le témoignage à l’adresse des générations futures. Voix et Visages dont la collection a été mise en ligne sur L’Argonnaute constitue une source de premier ordre pour documenter ces deux aspects.

THE ADIR: HELPING EACH OTHER AND WITNESSING

The ADIR has deposited its records at La contemporaire in successive waves starting in 2000. This article examines the organization’s two main purposes: providing mutual assistance among members through « Social Service » and serving as a witness for future generations. Voix et Visages (Voices and Faces), whose collection is now available online on L’Argonnaute, is a first-rate source for documenting these two aspects.

 

 

 

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