biographie : Pierre Rostini

Né le 2 mars 1920 à Paris. Son père, Dominique Rostini était agent de la Compagnie des Chemins de fer de l´Est, Après des études secondaires à Ajaccio, il s’inscrit à la faculté des lettres d’Aix-en-Provence en 1940 et finance ses études en étant maître d’internat à Bastia, Ajaccio, Aix-en-provence. En 1943 il devient président de l’association générale des étudiants d’Aix, puis commissaire aux comptes de l’UNEF. Résistant – ses premiers actes sont d’insérer des tracts dans les livres à la bibliothèque universitaire il est le pilier de la reconstitution de ce qui va devenir le syndicat unique des étudiants, qu’on qualifiera ultérieurement

En effet, au congrès extraordinaire de novembre 1944 il est président de la commission d’épuration et devient vice-président de l’UNEF, poste confirmé comme premier vice-président au congrès de Dax en avril 1945. Il est également secrétaire général de l’UPOE – Union patriotique des organisations étudiantes – qui regroupe l’UNEF et les organisations politiques et confessionnelles issues de la résistance. Au plan international, il représente l’UNEF au congrès mondial de la jeunesse à Londres en 1945, et prend la tête de la délégation française au rassemblement international des étudiants qui se tient à Prague le 17 novembre 1945, où il préside le « comité préparatoire international » au congrès mondial qui, dans la même ville le 17 novembre 1946, fonde l’Union internationale des étudiants. comme « la grande UNEF ».

« Le Choix de Prague » Pierre Rostini 2008. © Robi Morder / Germe 2004

Comme le dit Paul Bouchet, rédacteur de la « Charte de Grenoble » qui refonde le syndicalisme étudiant d’après-guerre, c’est « l’homme de la transition, et de la reconstruction ». Son attachement au monde étudiant demeure toute sa vie, puisqu’il devient, jusqu’à son décés président de l’Association des anciens de l’UNEF quand celle-ci se reconstitue à la fin des années 1980, participe avec les chercheurs du GERME à la création du Conservatoire des mémoires étudiantes  Il aura également siégé au COPAR (Crous de Paris) en tant qu’ancien.

Ses activités dépassent le monde étudiant, notamment dans le monde sportif. Il organise pour l’UNEF et l’UIE les jeux universitaires de Paris en 1947, il a présidé l’union nationale des clubs universitaires et le Paris université club – et au delà est un des fondateurs, puis président d’honneur, du Comité Olympique Pierre de Coubertin. Homme aux centres d’intérêt multiples, il est impliqué dans les lettres et la francophonie, développant ses relations, notamment comme éditeur, avec des pays africains. Membres et président de jurys littéraires, et ayant travaillé un temps avec Boris Souvarine et l’Institut d’Histoire sociale, il développe des liens avec de nombreux syndicalistes, notamment avec ceux de Force Ouvrière. Sans être un homme de l’ombre, il était d’une grande discrétion et sans mettre en avant ses nombreuses décorations et titres, ses nombreuses connaissances dans plusieurs réseaux lui permettaient de se faire le passeur entre générations, entre mondes différents. Il a ainsi accueilli dans ses locaux de la rue du Quatre Septembre, dans le quartier de la presse, David Rousset, Lise et Arthur London. Il savait se faire encore parfois l’intermédiaire entre étudiants et pouvoirs publics à l’occasion de conflits, comme en 1994 au moment du conflit du CIP où il aida, grâce à ses nombreuses connaissances et relations, à des prises de contact directes entre UNEF-ID et gouvernement.

Nous lui avons rendu un hommage particulier, en lui consacrant – avec les anciens – la soirée des quinze ans du GERME, ainsi qu’un numéro spécial des Cahiers du Germe.

Robi Morder

Cahiers du Germe n° 29 – 2010/2011

 

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