Vient de Paraître: Jean-Philippe Legois et Jean-Louis Violeau (dir.), « Institution universitaire et mouvements étudiants : entre intégration et rupture ? »

iumeInstitution universitaire et mouvements étudiants : entre intégration et rupture ?, L’Harmattan, 2020. Sous la direction de Jean-Philippe Legois et de Jean-Louis Violeau l’on dispose enfin des actes du colloque éponymé organisé par le Germe et le Centre d’histoire du vingtième siècle (CHEVS) à Sciences-Po et à l’auditorium de l’Hôtel de Ville de Paris en février 2004. Les 23 auteurs de ce livre s’interrogent sur les rapports qu’entretiennent mouvements étudiants et institutions universitaires au fil du 20e siècle, en France et ailleurs dans le monde.
La contestation, voire la rupture, font bel et bien partie intégrante de l’institution, cette « histoire faite chose » pour reprendre la définition de Pierre Bourdieu. Elles en font partie intégrante en tant que formes extrêmes et paradoxales, et pourtant constituantes.
A travers les mouvements étudiants, émergent des identités d’université et des identités étudiantes. Mais comment les qualifier au juste ? Et, au prisme des « revendications » et des « réformes », les mouvements étudiants sont certes pris entre « intégration » et « rupture », mais que veulent dire là aussi ces mots ?
Lorsqu’il est question du rapport qu’entretiennent institution universitaire et mouvements étudiants, deux pôles se dessinent : l’un autour de la notion de « participation », tirant du côté de l’institution ; l’autre attirant les mouvements étudiants du côté du refus et de la violence au sens large, verbale et langagière ou physique à l’extrême. Sous cette vision un peu convenue, sinon manichéenne, transparaît insensiblement et presque « naturellement », pourrait-on dire, l’idée d’instrumentalisation et de récupération.
Que reste-t-il (superficiellement) au soir d’un mouvement finissant dans l’esprit de ses acteurs, quels qu’ils soient, sauf cette sempiternelle question : qui a instrumentalisé qui et à qui a profité le « crime » ? Bref, qui récupère qui ?
C’est précisément à ce réel, complexe sinon contradictoire, que ce livre collectif a souhaité se confronter. Une réflexion polyphonique et approfondie sur les mouvements étudiants et l’université dans le monde.

280 pages, 28 €. Des extraits, dont l’introduction intégrale, sont consultables sur le site de l’Harmattan

Liste des auteurs : Lucie Bargel, Magali Boumaza, David Colon, Thierry Côme, Jean-François Condette, Mélanie De Groote, Mohamed Dhifallah, Vincent Enrico, Didier Fischer, Geneviève Genicot, Gaële Goastellec, Arielle Haakenstad Bianquis, Laurent Jalabert, Jean-Philippe Legois, Alain Monchablon, Robi Morder, Pierre Moulinier, Vincent Porhel, Xavier Renou, Caroline Rolland-Diamond, Gilles Rouet, François Tavernier, Jean-Louis Violeau.

SOMMAIRE

Jean-Philippe LEGOIS & Jean-Louis VIOLEAU, Présentation générale
PREMIERES EXPERIENCES D’IMPLICATION ETUDIANTE DANS L’INSTITUTION UNIVERSITAIRE  
Alain MONCHABLON, Les AGE et l’institution universitaire avant 1914 :  une occasion manquée
Pierre MOULINIER, Les associations étudiantes au début du 20e siècle,  entre attachement à la communauté universitaire  et solidarité professionnelle
Didier FISCHER, L’UNEF et les Oeuvres : de l’utilité publique à la raison syndicale (1918-1955)
David COLON, Des cercles d’étudiants aux aumôneries : les organisations et mouvements d’étudiants catholiques face à l’institution universitaire au XXe siècle.
DES STRATEGIES DES ORGANISATIONS ETUDIANTES EN GENERAL ET DES STRATEGIES DE L’EXTREME-DROITE ESTUDIANTINE EN PARTICULIER
Gaële GOASTELLEC, Les mouvements étudiants : une production de l’institution ? Une comparaison Etat-Unis, Indonésie, France
Arielle HAAKENSTAD BIANQUIS, Le Komsomol : persistance structurante d’une organisation disparue
Lucie BARGEL, Quels mouvements étudiants dans une « grande école » ? Le cas de Sciences Po Paris
Xavier RENOU, De l’incrustation d’une minorité active en milieu universitaire :  le GUD à l’université Paris II-Assas.
Magali BOUMAZA, « Déviationnisme » à l’université : pratiques syndicales, carrières militantes et politiques au Renouveau Etudiant. Contribution à l’étude des mouvements étudiants d’extrême droite
TERRAINS, VIOLENCE, REVENDICATION, VIE ASSOCIATIVE
Mohamed DHIFALLAH, Participation et exclusion : étudiants tunisiens et réformes de l’enseignement et de l’université (1958-1986)
Laurent JALABERT, Le mouvement étudiant de novembre-décembre 1995 à l’Université Toulouse le Mirail : la confusion entre un conflit aux visées nationales et un conflit contre le pouvoir universitaire local
Vincent ENRICO, Participation à un mouvement étudiant et entrée dans l’institution universitaire
MOMENT(S) ET ANNEES 68 : RUPTURES ?  EN FRANCE ET DANS LE MONDE
Jean-François CONDETTE, Destruction ou cogestion réformatrice de l’institution universitaire ? Les mouvements étudiants lillois des sixties
Vincent PORHEL, Vers une autre institution universitaire ? L’expérience paritaire au CLU de Brest en mai-juin 1968
Jean-Philippe LEGOIS, Quand la Commune étudiante de mai-juin 1968 inventait une « autre » « gouvernance » universitaire
Mélanie DE GROOTE, Les leaders étudiants de 68 et la critique d’un mode de gouvernance
Caroline ROLLAND-DIAMOND, Ni répression ni concession : l’Université de Chicago et le mouvement Students Against the Rank (mai 1966)
GOUVERNANCE, EXPERTISE ET PARTICIPATION
François TAVERNIER, La fonction des étudiants au sein des conseils d’université. Le cas d’une université francilienne
Geneviève GENICOT, A qui profite l’expertise ? Les étudiants de l’ESIB et le processus de Bologne
Thierry COME & Gilles ROUET, Gouvernance et place des étudiants dans les contrats quadriennaux
Robi MORDER, En guise de conclusion provisoire : corps étudiants & communauté universitaire, face à face ou côte à côte ?

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