biographie : Jean-Claude Roure

ROURE, Jean-Claude, né en 1938 ; syndicaliste étudiant, président de l’UNEF en 1962-1963, responsable associatif et haut fonctionnaire. Né le 11 mai 1938 à Alger, Jean-Claude Roure est le premier des deux enfants non baptisés d’un couple d’instituteurs (Roger Roure, Camille Brunon) n’adhérant à aucun parti mais républicains, laïques fortement antiracistes. Après ses études au lycée Gautier d’Alger, ses parents l’envoient à la rentrée 1955 entamer ses études supérieures en métropole, à l’ambiance plus calme. Préparant l’ENS de Cachan au lycée Lakanal avec Jean-Pierre Azema et Jacques Girault, il adhère à l’Association générale des préparationnaires littéraires où « la carte UNEF fait pratiquement partie du rituel initiatique ». L’indisponibilité d’un de ses camarades l’amène en mai 1958 à participer au comité antifasciste de la rue d’Ulm. Il estime que ces journées l’ont fortement marqué. A l’automne 1958, il rejoint Montpellier où ses parents se sont installés. Admissible à l’ENS de Cachan, il est IPESIEN et poursuit ses études, principalement d’allemand. Il entre aussitôt au bureau de la Corpo de lettres, dans l’opposition à l’Association générale des étudiants, affiliée à l’UNEF mais très marquée à droite et pro-Algérie Française. Il se marie alors avec Laurence Persy, qui anime la corpo des sciences, de même orientation, et sera professeur de physique; le couple aura trois enfants.

En 1959-1960 il est président de la corpo des lettres et l’animateur de l’opposition à l’AGE. Ces deux corpos, et singulièrement Jean-Claude Roure qui n’est (et ne sera jamais) membre d’aucun parti, sont alors le plus petit commun dénominateur des forces syndicales et politiques de gauche dans l’atmosphère particulière du Montpellier de la guerre d’Algérie. Licencié en allemand en 1961, il est nommé professeur au lycée d’Alès à la rentrée, en même temps qu’il est président de la Fédération nationale des étudiants en lettres, et vice-président universitaire de l’UNEF. En juillet 1962 une crise au bureau national de l’UNEF l’amène à en prendre la présidence (1962-1963). Il est ainsi le premier président de l’organisation étudiante d’après la guerre d’Algérie, à la reconversion difficile : sa tentative de rencontrer le Premier ministre Georges Pompidou s’achève dans un car de police !

Ayant quitté la vie étudiante militante, mais entrepris des études sur l’aménagement du territoire et l’urbanisme, il entre à partir de 1966 en compagnie d’autres anciens de l’UNEF (Christian Blanc, Charles Josselin, Pierre Guidoni…) à la Société centrale d’équipement du territoire (SCET), filiale de la Caisse des Dépôts. Il en est le directeur pour la région Midi-Pyrénées en 1980. Simultanément il prend des responsabilités à l’UCPA (Union des centres de plein air) dont il est président de 1971 à 1977. L’alternance de 1981 fait de lui le directeur de cabinet de Michel Crépeau, ancien de l’UNEF, ministre de l’Environnement. Nommé préfet de la Haute-Marne en 1985, il est renvoyé à la Caisse des Dépôts par l’alternance de 1986. L’alternance de 1988 l’amène à être directeur de cabinet du ministre du Tourisme Olivier Stirn jusqu’en 1989, date à laquelle il est nommé préfet de la Martinique, puis de Saône-et-Loire. En 1995 il est directeur général des services du département de l’Hérault. Préfet hors cadre en 1998, chargé en 2000 de la préparation des assises nationales de la citoyenneté, il est en 2004 fait préfet honoraire.

Actif dans plusieurs associations, il se consacre en particulier à la société d’histoire de Jeunesse et Sports

Alain Monchablon

Cahiers du Germe n° 30 – 2012/2013

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