Soutenance de thèse Julie Le Mazier, 12 novembre : « Pas de mouvement sans AG »

AG à l'université de Reims 20 mars 2006, mouvement CPE. Photo RM/Cité des mémoires étudiantes

AG à l’université de Reims 20 mars 2006, mouvement CPE. Photo RM/Cité des mémoires étudiantes

Notre amie Julie Le Mazier soutiendra sa thèse de doctorat en sciences politiques, « Pas de mouvement sans AG » : Les conditions d’appropriation de l’assemblée générale dans les mobilisations étudiantes en France (2006-2010). Contribution à l’étude des répertoires contestataires

La soutenance se déroulera le jeudi 12 novembre à 9h, à l’Université Paris 1, centre Panthéon, salle 1, 12, place du Panthéon, 75 005 Paris. (traverser la cour, prendre la galerie de gauche qui longe la rue Soufflot, premier étage).

Le jury sera composé de : Loïc BLONDIAUX (président), Professeur, Université Paris 1, Paula COSSART (examinatrice), Maître de conférences, Université de Lille 3, Olivier FILLIEULE (rapporteur), Professeur, Université de Lausanne, Bertrand GEAY (rapporteur), Professeur, Université de Picardie, Isabelle SOMMIER (directrice de thèse), Professeure, Université Paris 1.

Résumé : la thèse s’attache à rendre compte des conditions pratiques et symboliques d’appropriation par les étudiants grévistes de la seconde moitié des années 2000 en France d’une forme d’organisation, l’assemblée générale (AG), qui fait partie de leur répertoire contestataire depuis les années 1960. Il s’agit ainsi de comprendre comment des formes d’action se reproduisent d’une mobilisation à l’autre, c’est-à-dire comment des acteurs en viennent à avoir recours à l’une plutôt qu’à d’autres qu’ils connaissent, comment ils en font l’apprentissage et comment ils la transforment à la marge en la pratiquant. Elle s’appuie principalement sur une enquête ethnographique menée sur les mobilisations qu’ont connu trois sites universitaires entre 2006 et 2010. Les usages des AG sont façonnés par les luttes internes aux groupes sociaux, politiques et syndicaux impliqués dans l’espace de ces mobilisations, de sorte que leur succès tient à la fois à une entreprise symbolique de justification de ces dernières au nom de la « démocratie » par des courants minoritaires, et à leur plasticité. Elles sont en effet investies de toute une palette de rôles – qui n’ont parfois rien à voir avec des normes « démocratiques ». Elles sont ainsi promues par des militants auxquels elles permettent d’avoir le sentiment de peser sur une masse d’étudiants, et cela d’autant plus qu’ils appartiennent à de petites organisations qui sont loin de pouvoir mobiliser autant d’adhérents.

Julie Le Mazier a notamment écrit :

Chapitres d’ouvrage et articles

« Militantismes et assemblées générales étudiantes », in Aurélien Casta et Emmanuel Porte (coord.), Autonomie en mouvements: revendications syndicales et mobilisations étudiantes. Col. Germe, Paris, Syllepse, 2015.

Avec Julie Testi et Romain Vila, »Les voies multiples de la représentation en situation de délégation ratée : agir au nom des étudiants » in Alice Mazeaud, (dir.) Pratiques de la représentation politique, Presses universitaires de Rennes, pp.213 pages-228 pages, 2014. [http://hal-paris1.archives-ouvertes.fr/halshs-01089173/fr/]

« Assemblées générales étudiantes et démocratie participative : un air de famille ? ». Participations, 2014/3, n° 10.Les normes et procédures utilisées dans les assemblées générales (AG) étudiantes de la fin des années 2000 en France relèvent d’une combinaison d’emprunts aux institutions représentatives et à des cultures militantes contestataires. Les étudiants semblent en revanche imperméables aux valeurs de la démocratie participative. Si les dispositifs participatifs institués et les AG se ressemblent, ce n’est donc pas dû à une diffusion des valeurs participatives dans les mouvements sociaux, mais plutôt au fait que les premiers sont en partie issus des mêmes cultures contestataires que celles où puisent ces dernières.

« Luttes étudiantes en France À bas l’excellence ! ». Vacarme, 2012/4, n° 61. Retour sur le management en guise de réforme dans la France sarkozyste. Excellence, innovation, compétences, professionnalisation, Labex, Idex : cette petite musique de sigles et de mots invasifs rythme dans notre pays l’application de l’organisation du travail néo-libéral à l’université. Comment y résister maintenant qu’un nouveau gouvernement est en place ?

Entrée « Assemblée générale », in Ilaria Casillo avec Rémi Barbier, Loïc Blondiaux, Francis Chateauraynaud, Jean-Michel Fourniau, Rémi Lefebvre, Catherine Neveu et Denis Salles, dir., Dictionnaire critique et interdisciplinaire de la participation, Paris, GIS Démocratie et Participation, 2013, publié en ligne.

« Les approches normatives mobilisées au sujet des assemblées générales étudiantes », in Actes du premier Congrès du GIS Démocratie et Participation, 18-21 octobre 2011 – Paris, publié en ligne.

Livre collectif, Avec Renaud Becot, Aurélien Boudon, Blaise Dufal et Kamel Tafer, Universités sous tension. Retours sur la mobilisation contre la loi pour l’égalité des chances et le CPE Paris, Syllepse, 2011.

 

 

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