Jean-Jacques Porchez (1938-2023)

Papillon_de_Jeune_Résistance_contre_la_guerre_en_Algérie_2_-_Archives_nationalesJean Jacques Porchez qui vient de disparaître, fut un militant anticolonialiste dès ses jeunes années. Au lycée Buffon à Paris il adhère aux Jeunesses radicales, puis suit Mendes-France au PSA   (1959) puis au PSU (1960). Animateur d’un Comité des étudiants anticolonialistes, il diffuse dès 1959 Témoignages et Documents  ainsi que Vérités pour, petits journaux qui dénoncent la guerre d’Algérie. En 1960 il y ajoute l’action clandestine en faveur du FLN (Front de libération nationale), étant proche du réseau clandestin « Jeune résistance » comme du groupe Curiel.

Étudiant à l’École d’optique appliquée, président un temps de l’AGPGES (Association générale des préparationnaires aux grandes écoles scientifiques, rattachée à l’UNEF) il y recrute des militants anticolonialistes. C’est l’arrestation en juin 1960 d’un étudiant préparationnaire porteur de valise pour le FLN (« l’affaire Macaux ») qui provoque son inculpation ainsi que celle du président d’alors de l’AGPGES, pour atteinte à la sûreté de l’État [1]. La tentation de l’aide au FLN comme de l’insoumission, qui monte au sein de l’UNEF, amène la direction nationale à accentuer sa position anticolonialiste. Relâché au bout de deux mois, Jean-Jacques Porchez fonde à l’automne un mouvement d’aide au FLN, le « groupe Nizan » distinct de Jeune résistance comme du réseau Curiel, ayant des ramifications dans plusieurs villes universitaires.

Il s’engage comme professeur de mathématiques dans l’Algérie indépendante, qu’il quitte au lendemain du coup d’État de Boumedienne (juin 1965) et s’investit ensuite dans l’action contre la guerre du Vietnam.

[1]Le Monde du 17 juin 1960 signale le communique du bureau de l’Association générale des préparations aux grandes écoles scientifiques communique: : » Considérant l’accusation portée contre certains de ses membres, voulant éviter toute équivoque entre le syndicalisme étudiant et les actions personnelles de ses adhérents, demande leur démission à Luc Brossard et à Jean-Jacques Porchez afin que l’Association ne puisse pas être considérée comme responsable d’actes qui n’engagent que leurs auteurs. « 

Voir :

  • Hervé Hamon et Patrick Rotman, Les porteurs de valises: la résistance française à la guerre d’algérie, Paris, le Seuil, 1980.
  • Sylvain Pattieu,, Les camarades des frères, Paris, Syllepse, 2002.
  • Notice du Maitron (mais qui indique par erreur que Porchez était au BN de l’UNEF, ce qui n’était pas le cas).

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